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Le Drian va se rendre en Irak pour discuter des jihadistes étrangers

dépêche de presse du 15 octobre 2019 - Reuters
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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a annoncé mardi qu'il allait se rendre en Irak pour discuter avec les autorités irakiennes et "les Kurdes" de la "sécurité" des camps où sont détenus les jihadistes étrangers après le lancement de l'offensive turque dans le nord de la Syrie.

"Les combattants jihadistes, j'ai dit tout à l'heure qu'il y en avait 10.000 qui sont aujourd'hui dans des prisons dont il faut assurer absolument la sûreté et la sécurité", a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale, en référence aux camps de détention sous contrôle kurde dans le nord-est de la Syrie.

"C'est pour cette raison que je vais me rendre à la demande du président de la République en Irak dans peu de temps afin de parler avec l'ensemble des acteurs, y compris les Kurdes, de la réalité de la situation sécuritaire et de notre propre sécurité", a ajouté le chef de la diplomatie française.

L'offensive turque lancée le 9 octobre contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) fait craindre des évasions et libérations de jihadistes étrangers détenus dans cette zone.

Environ 12.000 combattants du groupe Etat islamique (EI), dont 2.500 à 3.000 étrangers, sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, selon des chiffres de sources kurdes. Et les camps de déplacés du nord-est syrien accueillent environ 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes.

"Sur cette sécurité-là, nous sommes extrêmement vigilants, nous parlons avec l'ensemble des acteurs pour faire en sorte que, quelles que soient les situations, elle soit préservée et assurée", a insisté Jean-Yves Le Drian, sans plus de précisions, soulignant seulement qu'il s'entretiendrait en Irak de "cette nécessité impérieuse".

Plusieurs pays européens, dont la France, discutent depuis plusieurs mois de la possible mise en place d'un "mécanisme juridictionnel international" en Irak pour juger les jihadistes étrangers détenus en Syrie.

Une dizaine de jihadistes français détenus par les forces kurdes syriennes ont par ailleurs été transférés fin janvier en Irak pour y être jugés.

L'Irak se considère compétent pour juger les jihadistes qui sont passés, à un moment ou à un autre, sur son territoire, et prévoit jusqu'à la peine de mort pour quiconque ayant aidé une organisation extrémiste, qu'il ait combattu ou non.

Les autorités françaises s'opposent à tout rapatriement de jihadistes français et de leurs épouses en France et réclament leur jugement sur le lieu où ils ont "commis leurs crimes".

M. Le Drian a souligné que seuls "quelques dizaines de combattants français" étaient détenus dans le nord-est de la Syrie, contre des milliers de jihadistes syriens et irakiens "qui peuvent agir très rapidement si d'aventure ces camps n'étaient pas suffisamment gardés".
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