WASHINGTON (AFP) - Le sort d'un ressortissant mexicain dont l'exécution par injection létale au Texas est prévue pour mercredi, provoque une campagne de mobilisation internationale.
Outre des organisations militant contre l'application de la peine capitale aux Etats-Unis, le président du Mexique Vicente Fox, le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Mary Robinson et la présidence de l'Union européenne ont demandé au Texas de surseoir à l'exécution du Mexicain.
Javier Suarez Medina, 33 ans, avait été reconnu coupable et condamné à mort au Texas pour le meurtre en 1988 d'un policier de Dallas qui se faisait passer pour un trafiquant de drogue. "Le Mexique a exprimé sa profonde préoccupation face aux manquements graves apparus dans le dossier de M. Suarez Medina", a affirmé la présidence mexicaine dans un communiqué au gouverneur du Texas Rick Perry, qualifiant d'"illégale" la sentence infligée au Mexicain et réclamant un ajournement de l'exécution.
Mary Robinson, haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a de son côté appelé les autorités américaines à surseoir à l'exécution du Mexicain, selon un communiqué publié mardi par le Haut comité des Nations Unies pour les réfugiés.
"Dans une lettre adressée au secrétaire d'Etat américain Colin Powell, Mme Robinson a écrit que selon ses informations, les droits en tant qu'étranger de M. Suarez Medina pour rechercher une assistance juridique auprès de son consulat, n'ont pas été respectés", indique le communiqué.
Et la présidence de l'Union européenne, dans une lettre adressée le 23 juillet au gouverneur Perry, l'a appelé "à mettre en oeuvre tous ses pouvoirs pour empêcher l'exécution de M. Medina".
Plusieurs organisations qui militent contre la peine capitale aux Etats-Unis, notamment la branche américaine d'Amnesty International, se sont également mobilisées pour empêcher l'exécution du Mexicain âgé de 19 ans au moment des faits et condamné en 1989.
"L'accès à une assistance consulaire constitue une obligation juridique et une protection essentielle des droits de l'homme qui doit être respectée", a écrit mardi Amnesty dans un communiqué. "Si les autorités texanes n'empêchent pas cette exécution immédiatement, les Etats-Unis, une fois encore, perdront leur crédibilité en tant que nation repectueuse de ses obligations en matière de droits de l'Homme", poursuit le communiqué.
Une autre exécution est prévue mercredi dans le Missouri (centre). Daniel Basile avait été condamné à mort pour le meurtre d'une femme le 10 janvier 1992. Une troisième exécution, initialement prévue mercredi en Georgie, a été reportée mardi. Wallace Fugate, 52 ans, avait été condamné à mort pour le meurtre en 1991 de sa femme au cours d'une dispute, sous les yeux de leur fils de 15 ans.
Selon le DPIC, 40 personnes ont été exécutées cette année aux Etats-Unis. 3.718 personnes attendent leur exécution aux Etats-Unis, dont 118 étrangers de 33 pays, selon la même source.