Washington - Le Washington Post, grand quotidien de la capitale américaine, s'est prononcé lundi contre une condamnation à mort du Français Zacarias Moussaoui, dans le premier procès aux États-Unis en lien avec les attentats du 11 septembre 2001.
«Quand l'accusation et l'accusé réclament la peine capitale, il vaut mieux y regarder à deux fois», titre le Post dans un éditorial, en avançant deux raisons essentielles contre une exécution.
La première «est que les liens de M. Moussaoui avec les attentats sont ténus». Selon l'accusation, le Français aurait empêché les autrorités fédérales de déjouer les attentats avant qu'ils ne se produisent en mentant aux enquêteurs après son arrestation en août 2001.
«La théorie gouvernementale est fondamentalement spéculative et l'Amérique ne devrait pas administrer des injections mortelles sur la seule base de spéculations», souligne le journal.
«M. Moussaoui est un vantard et est sans doute un peu fou. Il n'a tué personne et autoriser son exécution ouvrirait potentiellement la porte à des exécutions d'autres complices de bas étage dans d'autres crimes, non pour y avoir trempé, mais pour avoir tout simplement permis qu'ils aient lieu. C'est une voie dangereuse», selon le Post.
L'autre raison d'épargner Moussaoui, ajoute le quotidien, est d'«éviter d'en faire un martyr dans l'esprit des sympatisants d'Al-Qaeda autour du monde. Tout dans la conduite de M. Moussaoui durant son procès témoigne de son désir de devenir un martyr. L'accusation semble heureuse de le satisfaire. Mais cette réponse n'est pas intelligente», conclut l'éditorial.