ROME - Quelque 3.000 manifestants ont participé dimanche à à Rome à une marche contre la peine de mort, qui les a conduits jusqu'au Vatican alors que le pape délivrait son traditionnel message urbi et orbi à l'occasion de Pâques, a constaté une correspondante de l'AFP.
"Nous sommes contre", "Personne ne touche à la vie", "Pour un moratoire de l'ONU tout de suite", proclamaient les banderoles des participants qui ont défilé en musique et ballons blancs à la main de la mairie de Rome à la Place St-Pierre.
Les leaders du petit parti radical, Marco Panella et Emma Bonino, organisateurs de la marche avec la communauté catholique Sant'Egidio notamment, étaient en tête de la manifestation qui entend faire pression sur le gouvernement italien pour qu'il poursuive ses efforts à l'ONU en vue de l'adoption d'un moratoire universel sur la peine de mort.
"Tout le monde est d'accord" pour un tel moratoire, a déclaré Marco Panella.
"Nous sommes là pour soutenir l'initiative du gouvernement afin que l'Assemblée générale de l'ONU adopte une résolution sur le moratoire", a expliqué Mme Bonino, également ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi.
En devenant membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU en janvier, l'Italie a annoncé qu'elle profiterait de son mandat pour faire adopter un tel moratoire mais elle n'a pour l'instant soumis aucune résolution à l'Assemblée générale des Nations unies.
L'ancien président de la République et leader historique de la Démocratie chrétienne Francesco Cossiga, le maire de Rome Walter Veltroni et la veuve de Piergiorgio Welby, dont le combat pour l'euthanasie a été soutenu par le parti radical, participaient à la manifestation.
Cette initiative a aussi reçu le soutien de l'actuel président Giorgio Napolitano, de M. Prodi, d'une quinzaine de ministres et de plusieurs partis de gauche mais aussi de personnalités de droite ainsi que de nombreuses associations.
Les manifestants avaient exprimé le mince espoir que Benoît XVI dirait un mot à leur intention mais le pape n'a pas changé une ligne du texte de sa bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde) prononcée à l'occasion de Pâques.
La peine de mort existe encore dans 69 pays, selon Amnesty international.