WASHINGTON (AFP) - Un comité de soutien et plusieurs associations de lutte contre la peine capitale ont lancé un mouvement de mobilisation contre l'exécution prévue le 17 juillet en Georgie (sud-est) d'un condamné à mort noir qui clame son innocence.
Troy Davis a été reconnu coupable de la mort d'un policier blanc de 27 ans, abattu lors d'une altercation une nuit d'août 1989 sur un parking à Savannah. Mais depuis le procès, la plupart des témoins à charge ont déclaré avoir menti, souvent sous la pression de la police.
L'un des témoins a ainsi expliqué qu'il n'avait pas pu distinguer le visage du tireur dans la pénombre, mais qu'après des heures de garde à vue, il avait signé un procès-verbal dénonçant Troy Davis alors qu'il ne savait pas lire. Plusieurs autres témoignages évoquent aussi un autre homme comme le tireur.
Tous les recours de Troy Davis, âgé aujourd'hui de 38 ans, ont été rejetés, essentiellement en raison d'un vice de procédure lié aux pouvoirs respectifs de la justice fédérale et de celle de l'Etat.
Le 28 juin, la Cour suprême américaine a refusé d'intervenir, et la date du mardi 17 juillet a été fixée pour l'exécution.
Un comité de soutien, qui anime depuis des années un site internet (www.troyanthonydavis.org), a lancé une pétition et Amnesty International a appelé ses militants à écrire au comité des grâces de Georgie, qui doit examiner le 16 juillet au matin une requête des avocats du condamné.
"Il est choquant qu'en plus de 12 ans d'appels, aucun tribunal n'ait accepté de tenir une audience sur les pressions de la police, ou de prendre en considération les rétractations de témoignages", a ainsi écrit l'archevêque et prix Nobel de la paix Desmond Tutu, estimant qu'une exécution dans ces conditions lui paraissait "profondément perturbante".