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Mauritanie: peine capitale requise contre deux "terroristes" présumés

dépêche de presse du 10 juillet 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Mauritanie
Thème :
NOUAKCHOTT - Le procureur de la République a requis mardi la peine capitale contre deux personnes, "pour port d'armes contre la Mauritanie et haute trahison", parmi quatorze "terroristes" présumés jugés par la Cour criminelle de Nouakchott, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les deux personnes sont Taher Ould Mohamed Abdel Jelil et Teyeb Ould Saleck que le procureur a accusées d'avoir participé en 2005 à une attaque contre la base militaire mauritanienne de Lemgheiti (nord-est) où 15 soldats mauritaniens ont été tués.

Cette attaque avait été officiellement attribuée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, devenu branche d'Al-Qaïda au Maghreb, sous le président Maaouiya Ould Taya renversé en août 2005 par un coup d'Etat.

Le réquisitoire du procureur a été accueilli avec des pleurs et de vives protestations des parents des accusés présents dans la salle d'audience.

"Le parquet doit revenir sur ses réquisitions qui sont loin de servir la société et qui cultivent la haine et la mort, alors que nous sommes certains de l'innocence de nos parents", a dit à la presse Fatimettou, une soeur de Ould Saleck.

Selon des spécialistes du droit mauritanien, les deux condamnés à la peine capitale tombent sous le coup de la loi sur la lutte contre le terrorisme en vigueur depuis juillet 2005.

Le parquet a requalifié le chef d'inculpation pour une troisième personne, initialement accusée de port d'armes contre son pays, et demandé sa condamnation pour "appartenance à un groupe terroriste, entraînement à l'étranger et usage de faux".

La peine encourue par cet accusé ressemble à celles requises contre neuf autres personnes qui risquent entre 10 et 30 ans de prison ferme avec travaux forcés, ont souligné leurs avocats.

Le procureur a en outre laissé au président de la Cour l'opportunité du choix des condamnations à retenir contre deux autres accusés, une manière selon les spécialistes d'envisager leur acquittement si la Cour le désire, estiment des sources judiciaires.

Le procès a repris mardi après un report décidé la veille suite à une mutinerie de prisonniers dimanche et lundi dans la nouvelle prison de Nouakchott et que les autorités ont fini par maîtriser, selon l'Agence mauritanienne d'information (AMI, publique).

Il doit se poursuivre mercredi par les plaidoiries de la défense qui entend bâtir sa ligne sur "la nullité des procès-verbaux de police faits sous la torture de détenus" par la police et qui ne contiendraient que de "faux aveux".
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