KABOUL (AFP) — Un journaliste afghan condamné à mort pour blasphème et jugé en appel à Kaboul a été conduit dimanche dans un hôpital pour subir des examens, après qu'il ait affirmé avoir été torturé.
Perwiz Kambakhsh, un journaliste de 23 ans travaillant pour un journal local, a été condamné à mort le 22 janvier à Mazar-I-Sharif (nord) pour blasphème. Il a été accusé par les mollahs d'avoir rédigé sur internet et distribué un texte sur la condition de la femme dans l'Islam.
Il a fait appel de sa condamnation, affirmant que les forces de sécurité afghanes ont utilisé la torture pour le contraindre à avouer.
"Mon client a été torturé alors qu'il se trouvait en prison. Il a eu le nez fracturé et le poignet endommagé", a déclaré l'avocat du journaliste, Mohammad Afzal Nuristani, au cours de l'audience devant la cour d'appel dimanche matin.
"Je demande en conséquence qu'il soit conduit dans un hôpital pour des examens", a-t-il ajouté.
Le juge Abdul Salam Qazaizada a répondu favorablement à cette requête.
"Pour établir la vérité et rendre justice, le tribunal envoie Perwiz Kambakhsh dans un hôpital. L'audience est ajournée jusqu'à ce que nous disposions des résultats médicaux", a-t-il décidé.
Le système judiciaire afghan est fondé sur la charia, la loi islamique, qui interdit de critiquer l'Islam et prévoit la peine de mort pour les cas de blasphèmes.