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Soudan: Douze nouvelles condamnations à mort pour une attaque de rebelles

dépêche de presse du 20 août 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Soudan
Thème :
KHARTOUM - Douze personnes ont été condamnées à mort mercredi au Soudan après avoir été reconnues coupables d'implication dans une attaque rebelle meurtrière contre Khartoum en mai, portant à 50 les peines capitales déjà prononcées pour l'assaut.

Les jugements, rendus par deux des tribunaux spéciaux créés pour juger les personnes arrêtées dans la rafle ayant suivi les combats qui avaient fait plus de 200 morts, concernent des membres présumés du Mouvement pour la Justice et l'Egalité (JEM). Le JEM est le plus puissant sur le plan militaire des groupes rebelles du Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003.

Le juge Hafez Ahmed Abdallah a ordonné la remise en liberté de quatre suspects ayant déjà été jugés et en a déféré quatre autres devant un tribunal pour enfants, déclarant qu'ils avaient moins de 18 ans.

L'avocat des condamnés, Adam Bakr, a dénoncé les tribunaux spéciaux comme institutionnels et déclaré qu'il ferait appel.

Pour être appliqué, le verdict doit être confirmé en appel puis par la plus haute juridiction soudanaise, avant d'être signé par le président Omar el-Béchir.

Lundi, Amnesty International avait condamné "les simulacres de procès" au Soudan, après de premières condamnations à mort de 38 personnes, en vertu de la loi antiterroriste et du droit pénal.

L'organisation de défense des droits de l'homme a également accusé le gouvernement soudanais de détenir des centaines de personnes sans inculpation.

Amnesty a appelé Khartoum à rendre justice en conformité avec les lois internationales et à surseoir à l'exécution des condamnés à mort. L'organisation demande également aux autorités soudanaises de rendre publiques les informations sur les personnes détenues après la spectaculaire attaque du 10 mai, qui avait fait 222 morts.

Les rebelles du JEM avaient pour objectif de marcher sur la capitale du Soudan mais avaient été repoussés par les forces gouvernementales.

Le président Béchir, menacé d'un mandat d'arrêt international par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a récemment ordonné la libération de 89 enfants rebelles arrêtés après l'assaut.

Le conflit au Darfour, où s'affrontent forces gouvernementales appuyées par des milices arabes et mouvements rebelles, a fait jusqu'à 300.000 morts, selon l'ONU, quelque 10.000 selon Khartoum.
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