JAKARTA (AFP) — Les trois militants islamistes condamnés à mort pour les attentats de Bali, qui avaient tué 202 personnes en octobre 2002, seront exécutés début novembre, a annoncé vendredi la justice indonésienne.
"L'exécution se déroulera début novembre. La décision est définitive", a déclaré le porte-parole du procureur général, Jasman Panjaitan.
Cette exécution, repoussée à plusieurs reprises ces derniers mois, se déroulera à l'intérieur de la prison ultra-protégée de l'île de Nusakambangan, dans le sud de Java.
Ali Ghufron, 48 ans, Amrozi, 47 ans, et Iman Samudra, 38 ans, qui ont épuisé tous les recours, seront fusillés de nuit.
Ils avaient été condamnés à mort en 2003 pour avoir participé ou organisé les attentats ayant fait 202 morts, essentiellement des touristes étrangers, au soir du 12 octobre 2002 dans la station balnéaire de Kuta. 88 Australiens, 38 Indonésiens, 23 Britanniques mais aussi 4 Français avaient été tués.
Ces attaques, parmi les plus meurtrières perpétrées par des terroristes islamistes depuis ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, ont été attribuées à la Jemaah Islamiyah, réseau actif en Asie du Sud-Est.
Les trois condamnés à mort ont récemment réaffirmé qu'ils ne regrettaient pas leur geste et ont assuré que leur mort serait vengée. "Nous sommes dans la période la plus heureuse car nous allons bientôt mourir en martyrs", a déclaré Ali Ghufron à la presse.
Leurs avocats ont reproché vendredi à la justice de "jouer avec le temps". "L'annonce d'aujourd'hui n'est pas claire sur la date de l'exécution qui peut se dérouler n'importe quand entre le 1er et le 10 novembre", a regretté l'un d'eux, Achmad Cholid.
La sécurité a commencé à être renforcée ces derniers jours à proximité de la prison, autour des villages d'où sont originaires les condamnés mais aussi à Bali, la principale destination touristique du plus grand pays musulman du monde.
Trente-trois autres personnes ont été condamnées à des peines de prison, dont quatre à la réclusion à perpétuité, pour les attentats du 12 octobre 2002.
Par ailleurs, la police indonésienne a fait état vendredi d'une évolution de la stratégie des islamistes radicaux. "Leur cible avait toujours été les non-croyants" en particulier étrangers, a indiqué Bambang Hendarto Danuri, chef de la police. "Mais nous constatons qu'ils s'attaquent désormais aussi aux services anti-terroristes et aux intérêts économiques, pas seulement ceux qui sont liés aux Etats-Unis et à leurs alliés".
La police a interpellé cette semaine cinq hommes qui projetaient de faire exploser le principal dépôt pétrolier de Jakarta.