BAGDAD — Soixante-dix-sept prisonniers condamnés pour "terrorisme" ont été exécutés en 2009, a affirmé mardi la cour suprême de justice irakienne dans un communiqué.
"Soixante-dix-sept peines capitales ont été appliquées en 2009 contre des civils dans diverses affaires", a affirmé le président de la cour, Madhat al-Mahmoud.
Selon le communiqué, ces prisonniers ont été reconnus coupables "dans des affaires liées au terrorisme" et leur peine a été appliquée en "priorité".
Dans un rapport publié fin 2009, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a indiqué que 120 prisonniers avaient été exécutés au cours de l'année écoulée. Elle a ajouté que 900 se trouveraient actuellement dans les couloirs de la mort.
Selon Amnesty, de nombreux condamnés à mort ont été reconnus coupables de meurtres ou d'enlèvements et "certains ont pu être condamnés après des procès injustes" ou des confessions extorquées sous la torture.
Le nombre d'exécution en Irak est "très élevé, l'un des plus élevés au monde", a affirmé à l'AFP Saïd Boumedouha, un porte-parole d'Amnesty international, affirmant que les chiffres donnés par l'ONG avaient été obtenus de plusieurs sources officielles.
"Nous sommes inquiets, avons appelé publiquement le gouvernement irakien a déclarer un moratoire et nous continuerons de le faire. l'ONU et l'Union européenne, ainsi que de nombreuses autres organisations ont exercé une pression pour un moratoire", a-t-il ajouté.
La peine de mort a été réinstaurée en Irak en 2004 par décret malgré de vives protestations internationales.
En 2008, l'Irak a condamné à mort au moins 285 personnes et au moins 34 ont été exécutées, selon Amnesty. En 2007, au moins 199 personnes ont été condamnées à la peine capitale et au moins 33 exécutées alors qu'en 2006, 65 personnes ont été pendues.
Les condamnés à mort sont en général pendus.