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Troy Davis: des témoins ont menti

dépêche de presse du 23 juin 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Géorgie
Un juge fédéral a commencé à écouter plusieurs témoins revenus sur leurs déclarations à charge au procès du condamné à mort noir américain Troy Davis lors d'une audience historique aux Etats-Unis dans un cas lié à la peine de mort.

Illettrés, en prison, adolescent... des témoins à charge lors du procès en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc deux ans plus tôt à Savannah (Géorgie, sud-est) ont, les uns après les autres, expliqué avoir menti à l'époque. "Quand la police est arrivée, je leur ai dit que je pourrais à peine reconnaître le tireur", a raconté Antwan Williams, "j'avais peur, je ne pensais qu'à quitter les lieux". "Avez-vous relu le procès-verbal de votre déposition à la police ? Non monsieur, je ne sais pas lire", a ajouté celui qui à l'époque a montré Troy Davis du doigt selon lui à la demande des autorités.

Calme, Kevin McQueen s'est souvenu lui d'avoir "inventé la confession" de Troy Davis qu'il a rencontré en prison peu après les faits, en août 1989. "Ca m'a servi, ils ont allégé ma peine", reconnaît-il aujourd'hui à la barre. "J'avais des policiers tout autour de moi qui me crachaient dessus, j'avais peur, j'aurais dit tout ce qu'ils voulaient que je dise", a encore témoigné Jeffrey Sapp, un ami du condamné qui n'était pas présent sur les lieux du crime mais a eu une courte conversation avec Troy Davis dans les heures qui ont suivi. "La police m'a dit que Troy avait tué un policier (...) ils étaient très en colère, vous auriez fait ce qu'ils vous disaient de faire", a-t-il ajouté.

Face à ces témoins qui ont aidé l'accusation à l'envoyer dans le couloir de la mort il y a 19 ans, Troy Davis, 41 ans, n'a pas bougé. En uniforme blanc de prisonnier, sans menottes, il a écouté patiemment, échangeant parfois quelques réflexions avec ses avocats.
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