CASTEL GANDOLFO — Le Vatican a rappelé son opposition à la peine de mort à propos de la condamnation à la lapidation de l'Iranienne Sakineh, mais affirmé qu'il intervenait auprès des autorités "par la voie diplomatique" et non "sous forme publique", a indiqué son porte-parole.
"Le Saint-Siège suit cette affaire avec attention et implication", a indiqué le père Federico Lombardi, en réponse à une demande de l'AFP.
"La position de l'Eglise, opposée à la peine de mort, est connue et la lapidation en est une forme particulièrement brutale", a-t-il souligné.
Toutefois, a-t-il ajouté, l'intervention du Saint-Siège "sur les questions humanitaires près des autorités d'autres pays" se déroule "non pas sous forme publique, mais à travers les canaux diplomatiques", "comme cela est intervenu de nombreuses fois dans le passé".
Le pape Benoît XVI n'a fait aucune allusion à cette condamnation ce dimanche lors de la prière de l'Angelus. Le Vatican s'était jusqu'ici abstenu de toute réaction à cette affaire qui se déroule dans la République islamique d'Iran où les chrétiens ne représentent qu'une infime minorité (250.000 chrétiens sur 71 millions d'habitants).
L'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani a été condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari. Cette condamnation a déclenché une vaste campagne internationale pour éviter ce châtiment qui a été provisoirement suspendu.
Selon des informations transmises par son fils et publiées samedi en France, cette mère de famille a été en outre condamnée à 99 coups de fouet supplémentaires pour avoir propagé "la corruption et l'indécence" en raison de la publication d'une photo dans un quotidien britannique.
Le Times a publié le 28 août la photo d'une femme sans foulard qu'il a affirmée être Mme Ashtiani, a expliqué le journaliste franco-iranien Armin Arefi sur le site de la revue de l'intellectuel français Bernard-Henri Lévy et le blog "Dentelles et Tchador" du Monde.fr.
Selon Armin Arefi qui explique s'être entretenu au téléphone avec le fils de cette iranienne de 43 ans, cette photo était en fait celle d'une activiste politique iranienne vivant en Suède, poursuit le journaliste. Cette photo "n'est sûrement pas celle de ma mère", dit Sajjad Mohammadi Ashtiani cité dans les articles.
Le fils de Sakineh a par ailleurs estimé que seule une mobilisation internationale sans faiblesse pouvait la sauver.