Une cour d'appel de Géorgie (sud-est des Etats-Unis) a rejeté vendredi un nouvel appel du condamné à mort noir Troy Davis. Il contestait la décision d'une juridiction inférieure de lui refuser un nouveau procès.
Ce rejet a immédiatement soulevé la crainte, parmi les défenseurs de Troy Davis, que l'heure de son exécution approche.
Les trois juges ont estimé que si l'appel avait été accepté, la mesure aurait rendu nulle et non avenue une précédente décision de cette même cour d'appel, qui avait refusé d'accorder à Troy Davis un nouveau procès.
Cette décision signifie que "Davis a fait un pas de plus vers son exécution, malgré les doutes persistants dans cette affaire", a réagi Wende Brown, d'Amnesty International.
L'une des trois juges qui se sont prononcés vendredi, Rosemary Barkett, a expliqué dans un communiqué que, tout en assumant cette décision, elle estimait que Troy Davis avait droit à un nouveau procès.
Elle estime que l'appel "était du ressort de la Cour suprême", puisque c'est la plus haute juridiction américaine qui avait d'abord été saisie par Davis. Mais, "cela ne m'amène en aucun cas à remettre en cause mon opinion, précédemment exprimée, contestant le refus par cette cour de la demande de Davis", ajoute-t-elle également.
Troy Davis, 41 ans, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, a toujours clamé son innocence et est devenu un symbole international de la lutte contre la peine de mort, soutenu par des personnalités comme Jimmy Carter, le Pape Benoît XVI ou l'actrice Susan Sarandon.
L'arme du crime n'a jamais été retrouvée, aucune empreinte digitale ni trace ADN n'ont pu être relevées sur les lieux du meurtre. Celui qui était alors âgé de 19 ans a été condamné sur la foi des témoignages de neuf personnes dont plusieurs sont venues en juin dire qu'elles avaient menti sous la pression des policiers.
Troy Davis a déjà échappé à trois dates d'exécution en moins d'un an.