(Agence France-Presse) Washington, DC - L'exécution de Troy Davis, un condamné à mort noir américain dont la culpabilité est mise en doute par ses soutiens, a été fixée au 21 septembre en Géorgie, provoquant la réaction vendredi d'organisations de défense des droits de l'homme qui exhortent à la clémence.
«La cour supérieure du comté de Chatham a ordonné l'exécution du condamné Troy Anthony Davis», peut-on lire dans un communiqué des services pénitentiaires de Géorgie. La date a été fixée au 21 septembre à la prison de Jackson à 19H00 locales.
Âgé de 42 ans, Troy Davis est présenté par de nombreuses personnalités comme l'archétype du Noir innocent qui serait pris dans la machine judiciaire, aux réflexes racistes, du Sud des États-Unis.
Il a été condamné à mort pour le meurtre par balles en 1989 de Mark McPhail, un policier blanc, sur un parking.
Neuf témoins ont désigné à l'époque Troy Davis comme l'auteur du coup de feu. L'arme du crime n'a jamais été retrouvée, aucune empreinte digitale ou ADN n'ont été relevées sur les lieux.
Dans un communiqué publié vendredi, Amnesty International en appelle à la «clémence» de la commission des grâces de Géorgie, la pressant de commuer la peine en prison à vie.
L'organisation «maintient que procéder à cette exécution serait démesuré, d'autant plus que les doutes sur la culpabilité de Davis n'ont pas été effacés».
«C'est parce qu'il y a des cas comme celui de Troy Davis que le soutien à la peine de mort a chuté de manière significative dans ce pays», a déclaré dans ce communiqué Laura Moye, directrice de la lutte contre la peine de mort chez Amnesty International.
«C'est la quatrième date sérieuse fixée pour son exécution», a indiqué à l'AFP Richard Dieter, directeur du Centre d'informations sur la peine de mort. Davis «n'a jamais obtenu la clémence» mais «il y a maintenant une nouvelle chance pour que cette commission (des grâces) revoie ce cas».
Commuer sa peine en perpétuité serait une «conclusion juste», a-t-il estimé, car «s'il est exécuté, il n'y a absolument aucune preuve» de sa culpabilité qui ne «repose» que sur l'identification par des témoins visuels, «la plus grande cause d'erreurs dans les condamnations».