WASHINGTON - L'organisation de défense des droits de l'homme ACLU a appelé mardi à une grève générale des personnels pénitentiaires en Géorgie (Sud-Est des Etats-Unis), où doit avoir lieu mercredi l'exécution de Troy Davis, un condamné à mort noir symbole de la lutte contre la peine capitale.
L'American civil liberties union (ACLU) appelle aussi la société médicale privée qui supervise les exécutions en Géorgie à ne pas se rendre à celle de Troy Davis programmée à 19H00 locales (23H00 GMT) mercredi à la prison de Jackson, a indiqué à l'AFP Tanya Greene, en charge de la peine de mort à l'ACLU.
Tous les personnels chargés des exécutions (médecins, infirmiers et gardiens) doivent rester chez eux demain, a demandé Mme Greene.
C'est une honte, c'est une honte à en pleurer, a estimé la responsable à propos du refus --extrêmement choquant selon elle-- du comité des grâces de Géorgie de commuer la condamnation à mort de Troy Davis en prison à vie.
On ne demandait pas la grâce, on demandait juste qu'il passe le reste de sa vie en prison sans possibilité de remise en liberté et ils n'ont même pas la décence de reconnaître que c'était une erreur. C'est un meurtre légal, a-t-elle encore déclaré à l'AFP.
Comme il n'y a plus de moyens légaux à sa connaissance pour obtenir un sursis ou une clémence, ce cas nous donne une grande opportunité d'être créatifs sur la manière de répondre à cette injustice, a-t-elle dit, évoquant les appels à la grève des personnels de prison et de la société privée lancés par son organisation.
L'ACLU a également appelé tous les soutiens de Troy Davis à écrire au comité des grâces de Géorgie et au ministre de la Justice de cet Etat pour contester le refus de commuer la peine de Troy Davis et pour appeler à la grève des personnels chargés des exécutions en Géorgie.
La réunion de ce comité à Atlanta, la capitale de Géorgie, était considérée comme la dernière chance pour Troy Davis, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc et qui clame toujours son innocence. Agé de 42, dont 20 passés en prison, Troy Davis est présenté par ses partisans comme le prototype du Noir condamné à tort.
Le refus aujourd'hui du comité des grâces de Géorgie d'accorder sa clémence à Troy Davis souligne les larges injustices qui salissent notre système de peine de mort, a estimé de son côté Denny LeBoeuf, directeur du projet sur la peine capitale à l'ACLU.
Aucun être innocent ne doit être être mis à mort et c'est inconscient et inconstitutionnel de pratiquer une exécution quand, comme c'est le cas pour Troy Davis, il y a des doutes significatifs., a-t-il déclaré dans un communiqué.