HOUSTON (AP) — L'exécution d'Hank Skinner, condamné à mort au Texas, est temporairement suspendue. La plus haute cour criminelle de cet Etat américain a accordé un sursis à cet homme de 49 ans qui devait être exécuté mercredi, en expliquant qu'elle avait besoin de temps pour examiner les modifications d'une loi qui, selon ses avocats, permettraient de procéder à de nouveaux tests ADN qui pourraient l'innocenter.
Sandrine Ageorges-Skinner, l'épouse française d'Hank Skinner, a déclaré mardi que le soulagement était "immense" après l'annonce de ce sursis. "On ne savait pas à quoi s'attendre (...) On ne s'attendait pas du tout à ce qu'il y ait une décision aussi rapide", a-t-elle affirmé sur France-Inter.
Les avocats "pensent qu'ils vont déposer par écrit leurs arguments en janvier probablement" et qu'"ils attendent au plus tôt une décision fin juillet", a-t-elle poursuivi, en notant toutefois que "ce n'est pas gagné". "On ne sait toujours pas si on aura ces tests ADN ou pas, c'est un énième répit, mais c'est mieux que d'avoir été à la morgue mercredi soir", a-t-elle souligné.
"On a gagné une vraie analyse de ce dossier, une vraie réflexion juridique", a-t-elle observé. "On a tous senti qu'on commençait vraiment à se détendre. J'y croirai jusqu'au bout", a ajouté Sandrine Ageorges-Skinner, qui se trouve actuellement au Texas.
En 1995, Hank Skinner a été déclaré coupable des meurtres de sa compagne, Twila Jean Busby, âgée de 40 ans, et des deux fils de 20 et 22 ans de cette dernière, dans leur maison de Pampa, au Texas, le 31 décembre 1993. Il soutient pour sa part qu'il se trouvait sur les lieux du crime mais n'aurait pas pu tuer les victimes car il s'était évanoui après avoir ingurgité un cocktail de vodka et codéine.
"Nous trouvons qu'il serait prudent pour cette cour de prendre le temps d'examiner complètement les changements dans le texte de loi, dans la mesure où cela concerne cette affaire", a annoncé lundi, dans sa décision, la Cour d'appels criminels du Texas.
Hank Skinner, ses avocats et des opposants à la peine de mort avaient insisté sur le fait que l'opposition des procureurs à procéder à de nouveaux tests ADN risquait de se traduire par l'exécution d'un innocent. Hank Skinner aurait été le 13e détenu à recevoir une injection létale cette année au Texas s'il avait été exécuté mercredi.
"La cour des appels criminels, avec sa décision, garantit que la demande de M. Skinner de procéder à des tests ADN recevra la considération approfondie et sérieuse qu'elle mérite", a déclaré Rob Owen, qui dirige l'équipe d'avocats d'Hank Skinner.
Les procureurs maintiennent toutefois que le nouveau texte de loi qui permettrait ces analyses ADN, entré en vigueur le 1er septembre, ne s'applique pas à Hank Skinner.