La justice japonaise a mis un terme lundi à 16 années de procédure sur l'attentat au gaz sarin commis en mars 1995 par la secte Aum dans le métro de Tokyo, qui avait fait 13 morts et 5500 blessés.
Le dernier volet de cette saga judiciaire s'est achevé avec le rejet par la Cour Suprême de l'appel de Seiichi Endo, 51 ans, condamné à mort pour avoir participé à la fabrication de ce gaz innervant mortel (à l'origine un pesticide conçu par des chimistes de l'Allemagne nazie), a indiqué un responsable de la Cour.
Le condamné avait également été reconnu coupable d'avoir diffusé ce gaz dans la ville de Matsumoto (centre) en juin 1994, faisant huit morts.
«Nous n'avons entendu l'expression d'aucun remords, aucune excuse. Je pense que cela montre ce qu'est exactement Aum», a déclaré devant la presse Shizue Takahashi, dont le mari, employé du métro, a été tué dans l'attaque terroriste la plus grave de l'histoire du Japon.
Seiichi Endo a joué un rôle clé dans l'étude du gaz sarin, du gaz VX, de l'anthrax (charbon) et d'autres germes bactériologiques.
La sentence prononcée lundi met un point final à une longue procédure engagée contre 189 membres de la secte, dont 13 ont été condamnés à la pendaison, mais aucun n'a encore été exécuté.
L'ex-gourou de la secte, Shoko Asahara, 56 ans, s'est vu infliger la peine capitale en février 2004 pour avoir conçu l'attentat du métro, celui de Matsumoto et ordonné plusieurs autres meurtres.
Ses avocats, qui affirment qu'il souffre de problèmes mentaux, ont réclamé la révision de son procès en novembre 2008, mais cette demande a été rejetée par les tribunaux, qui le jugent sain d'esprit.
La secte Aum, mélangeant des préceptes bouddhistes et hindouistes sur fond de visions d'apocalypse, a été fondée en 1984 par Shoko Asahara, dont le vrai nom est Chizuo Matsumoto, un maître de yoga à moitié aveugle, qui a attiré jusqu'à 10'000 fidèles.
La secte continue d'avoir une existence légale au Japon, mais est sous la surveillance étroite de la police. Elle a troqué son nom tristement célèbre contre celui d'Aleph --première lettre de l'alphabet hébreu-- et s'est démarquée de son ancien gourou.
Mais le gouvernement a indiqué en avril au Parlement que la secte accueillait encore quelque 1500 fidèles au Japon et 200 en Russie.