WASHINGTON, 25 sept 2013 (AFP) - Un Américain blanc, condamné à mort pour avoir abattu son voisin noir, puis tué un policier, et avoir blessé deux autres agents venus enquêter sur le premier meurtre, a été exécuté mercredi dans l'Ohio (nord), a-t-on appris auprès des autorités de l'Etat.
Après deux décennies dans le couloir de la mort, Harry Mitts, 61 ans, a été déclaré décédé par injection létale à 10H39 locales (14H39 GMT) à Lucasville, Ohio, a indiqué une porte-parole des autorités pénitentaires. L'Etat a utilisé sa dernière dose de pentobarbital, l'anesthésiant utilisé pour les exécutions.
Harry Mitts avait été reconnu coupable du meurtre, le 14 août 1994, de son voisin noir John Bryant, après avoir proféré des insultes racistes.
Appelés immédiatement sur les lieux par des témoins, des policiers de cette banlieue de Cleveland avaient été pris pour cible par Harry Mitts, retranché avec des armes à feu dans son appartement. Le policier Dennis Glivar avait alors été tué dans l'échange de tirs, tandis que deux de ses collègues avaient été blessés.
Condamné à la peine capitale pour les deux meurtres lors d'un même procès le 21 novembre 1994, l'homme avait épuisé tous ses appels jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis, qui avait confirmé en 2011 la condamnation à mort annulée pour des raisons de procédure
A son procès, l'accusé avait affirmé qu'il était ivre et voulait mourir, désespéré par son divorce. Sa femme l'ayant quitté pour un policier, il disait vouloir être "abattu par la police", et avait tué son voisin, contre lequel il n'avait pas "d'animosité", dans le but d'"attirer les policiers à son domicile", selon un document de justice.
Le bureau des grâces de l'Ohio, suivi par le gouverneur John Kasich, qui par le passé a commué quatre condamnations à mort et exprimé des réserves sur la peine capitale, lui avait refusé sa clémence le mois dernier
"Il est évident que Mitts a ciblé sa première victime, John Bryant, car Bryant était Afro-Américain. Mitts s'est ensuite engagé dans une longue confrontation avec la police, échangeant des tirs avec les policiers et vidant au hasard le chargeur de plusieurs armes", conclut le bureau dans son rapport
"Mitts a fait preuve d'un mépris total pour les vies des policiers et des passants innocents présents sur les lieux. (...) Il a fini par tuer, en plus de Bryant, un agent de police et par en blesser deux autres".
Il s'agit de la 26e exécution cette année aux Etats-Unis, la troisième dans l'Ohio, qui, immédiatement après, devait tomber en panne de pentobarbital, l'anesthésiant utilisé pour les injections létales.
Les autorités de l'Ohio n'ont pas précisé comment elles pensaient se procurer ce barbiturique couramment employé pour anesthésier les animaux, alors que le fabricant européen refuse d'en fournir pour exécuter des êtres humains. Selon la presse locale, elles envisagent de changer de protocole.