Un Noir américain a été exécuté mardi soir en Géorgie (sud-est) pour le meurtre d'un policier blanc, sur fond de protestations aux Etats-Unis après des bavures policières fatales pour des jeunes Noirs.
Cette exécution et celle prévue à 00H00 mercredi au Missouri (centre) (06H00 GMT) sont les dernières programmées cette année aux Etats-Unis.
Avec près de quatre heures d'attente due à des ultimes appels devant la Cour suprême, Robert Wayne Holsey, 49 ans, a été déclaré mort par injection létale à 22H51 (03H51 GMT mercredi), a indiqué à l'AFP Susan Megahee, porte-parole des autorités pénitentiaires de Géorgie.
Sa défense avait insisté jusqu'au bout sur le fait que Robert Holsey avait été mal défendu à son procès, car il était représenté par un avocat blanc "alcoolique chronique", qui avait proféré des injures racistes à des voisins noirs et avait été incarcéré pour fraude immédiatement après le prononcé de la peine capitale.
Dans ses ultimes recours devant la Cour suprême, Brian Kammer, son avocat actuel, soulignait que son prédécesseur n'avait pas plaidé les circonstances atténuantes du retard intellectuel de Holsey et de son enfance difficile, sévèrement battu et humilié par sa mère. Il arguait que ces circonstances atténuantes lui auraient épargné la peine de mort et que son handicap intellectuel justifiait que la peine soit commuée.
Mais la Cour suprême des Etats-Unis a rejeté ses derniers appels sans commentaire, alors que l'heure initialement prévue pour l'exécution était déjà passée.
Holsey avait été condamné à mort pour le meurtre d'un policier blanc de 26 ans en décembre 1995.
Cette 34e exécution de l'année aux Etats-Unis intervient sur fond de polémique après la mort de cinq Noirs tués par des policiers blancs. Ces bavures sont pour l'instant restées impunies, comme à Ferguson, Missouri, ou à New York, où les poursuites ont été abandonnées à l'encontre des policiers.
L'exécution intervient également le jour du lancement d'une nouvelle campagne "post-Ferguson" pour l'abolition de la peine capitale, accusée d'être entachée de racisme.
"La pratique des exécutions sous parrainage du gouvernement n'a sa place dans aucun système judiciaire civilisé", a plaidé l'une des organisations de cette campagne, l'Association nationale des avocats pénalistes.
"Personne ne sait mieux que les avocats de la défense que le système judiciaire est faillible et qu'il perpétue les disparités raciales et ethniques", a déclaré son directeur Norman Reimer.
L'exécution de Paul Goodwin, 48 ans, était ensuite prévue à Bonne Terre, Missouri, pour le meurtre à coups de marteau d'une veuve de 63 ans en 1998.
Quelques heures avant l'injection létale, ses avocats arguaient de son retard mental devant la Cour suprême pour obtenir un sursis.
Ce pourrait être la 35e et dernière exécution de l'année aux Etats-Unis, dont 10 au Missouri.
Cet Etat, qui a exécuté à un rythme quasi-mensuel depuis novembre 2013, aurait alors atteint le même nombre d'exécutions que le Texas qui détient habituellement le record au niveau national.