Deux Tchadiens, présentés comme des membres d'el-Qaëda et condamnés à mort pour le meurtre en 2004 d'un Français à Djeddah dans l'ouest de l'Arabie saoudite, ont été décapités au sabre jeudi, a annoncé le ministère saoudien de l'Intérieur.
Issa Barkaj et Issac Chakila ont été exécutés à Djeddah, a précisé le ministère dans un communiqué, ajoutant qu'ils avaient été reconnus coupables d'appartenance à el-Qaëda et du meurtre du Français, Laurent Barbot.
Assistant technique pour le groupe de défense Thales, ce Français âgé de 45 ans avait été abattu par balles dans le parking d'un supermarché de Jeddah en 2004 dans un incident qualifié alors par les autorités saoudiennes d'"attaque terroriste".
Il s'agissait du premier ressortissant français à être visé par ce genre d'actes dans le royaume, victime d'une vague de violences dans les années 2003-04 imputée à el-Qaëda et dirigée notamment contre les Occidentaux.
Les deux Tchadiens viennent s'ajouter aux 121 personnes condamnées dans des affaires de droit commun et exécutées depuis le début de l'année en Arabie saoudite.
Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans le royaume ultra-conservateur saoudien, régi par une version rigoriste de la loi islamique. Le ministère de l'Intérieur invoque la dissuasion comme argument clé pour justifier les exécutions, généralement par décapitation.
Selon Amnesty international, l'Arabie saoudite figure parmi les pays qui exécutent le plus grand nombre de personnes dans le monde avec la Chine, l'Iran, l'Irak et les Etats-Unis.