Le comité des droits de l'Homme de l'Onu a appelé l'Irak à limiter son usage fréquent de la peine de mort et à sévir contre des abus répandus, notamment la torture par des policiers comme moyen d'obtenir des confessions.
Ses experts se disent "préoccupés par les rapports faisant état d'un grand nombre de cas d'imposition de la peine de mort et de la fréquence de son application". L'Irak a procédé à quelque 240 exécutions ces deux dernières années. "Mais nous sommes encore plus alarmés par le fait qu'il y a plus de 1.700 personnes" dans les couloirs de la mort, a déclaré l'un de ces experts, Yuval Shany, lors d'une conférence de presse.
L'équipe de 18 experts indépendants, qui examine les droits civiques et politiques dans le monde, n'a reçu aucune estimation du nombre des exécutions menées par le groupe Etat islamique dans les régions de l'Irak qu'il contrôle, a souligné l'expert. Le comité a appelé l'Irak à réviser sa législation, qui prévoit actuellement la peine de mort pour des délits qui ne sont pas considérés en droit international comme les "crimes les plus graves".
Il a également déploré que certains crimes passibles de la peine de mort ne puissent pas etre examinés pour bénéficier d'une éventuelle grâce et que certaines condamnations à mort aient été le résultat de confessions obtenues par la torture. Le comité souhaite que les autorités prennent des "mesures vigoureuses" pour prévenir et enquêter sur la torture. Il dénonce en particulier son usage comme moyen d'obtenir des confessions, par la police.Les experts dénoncent aussi les cas de viols et d'agressions sexuelles à l'encontre des femmes emprisonnées, en particulier celles qui sont accusées de terrorisme.