Un prisonnier a reçu vendredi une injection létale dans l'Etat américain de Géorgie, devenant le premier condamné exécuté aux Etats-Unis en plus de deux mois, une durée inhabituellement longue.
Incarcéré depuis 34 ans, John Conner est décédé à 00H29 à Jackson, ont indiqué les autorités pénitentiaires de cet Etat du sud-est du pays.
Cet homme né en 1956 avait tué l'un de ses amis lors d'une nuit de beuverie et de consommation de stupéfiants en mai 1982.
Ses avocats ont lancé des recours de la dernière chance, mercredi devant la Commission des grâces et libérations conditionnelles de la Géorgie, et jeudi devant la Cour suprême des Etats-Unis, mais ces appels ont été rejetés.
La mise à mort de John Conner met fin à une période de 65 jours sans exécution aux Etats-Unis. La dernière remontait au 11 mai dans le Missouri.
Sur les 24 dernières années, le pays n'a connu qu'à une seule reprise une absence d'exécution dépassant deux mois, selon The Marshall Project, un site spécialisé dans l'univers carcéral et les politiques pénales.
C'était en septembre 2007, quand la Cour suprême des Etats-Unis a accepté de se pencher sur la question de la constitutionnalité des injections létales, tranchant finalement par l'affirmative six mois plus tard.
Cette fois-ci, cette carence de deux mois illustre une conjonction de facteurs défavorables à la peine de mort: pénurie des substances utilisées pour les injections létales, déclin du nombre de verdicts et de réquisitoires de peine capitale, multiplication des recours de défense qui alourdissent la facture finale des exécutions.
Un total de 28 personnes ont été exécutées en 2015 aux Etats-Unis, le chiffre le plus bas depuis 24 ans, loin du pic de 1999 (98 exécutions). Le rythme de 2016 est comparable à celui de 2015, avec 15 exécutions déjà enregistrées en milieu d'année.