Les tribunaux marocains ont inculpé 2.112 islamistes depuis les attentats du 16 mai 2003 de Casablanca, et prononcé 903 condamnations définitives dont 17 peines de mort, a indiqué lundi le ministre de la Justice.
Sur les 2.112 personnes inculpées, 400 étaient déjà poursuivies avant les attaques terroristes du 16 mai 2003 - qui ont fait 45 morts dont 12 kamikazes à Casablanca -, a indiqué Mohamed Bouzoubaâ dans un entretien à Asharq Al Awsat, quotidien arabe édité à Londres et à Casa blanca.
"Les dossiers qui ont été définitivement tranchés concernent 903 détenus. Les condamnations vont de peines de moins de 5 ans de prison - à l'encontre de 420 accusés - jusqu'à la peine capitale contre 17 personnes", a ajouté le ministre.
"Il y a 17 condamnations à mort dans des affaires de terrorisme qui n'ont pas encore été exécutées", a affirmé M. Bouzoubaâ, ajoutant qu'on ne peut appliquer la peine de mort qu'après "une série de procédures dont une demande de grâce (royale)".
"Ces procédures sont encore en cours", a-t-il dit, indiquant qu'un colloque sera organisé pour "réviser le code pénal" et examiner "les peines qui conviendraient aux crimes graves dont celui du terrorisme, qui n'était pas connu antérieurement".
Les peines de mort prononcées par les tribunaus marocains ne sont plus exécutées en pratique depuis 1993.
Concernant des mauvais traitements dénoncés par des organisations des droits de l'Homme dans les affaires de terrorisme au Maroc, M. Bouzoubaâ a déclaré: "je ne peux pas dire qu'il n'y a absolument pas eu de dépassements, mais ce que je nie, c'est que cela ait été général".
La dernière exécution capitale annoncée dans le royaume avait été celle de Mohamed Tabet, un commissaire de police condamné en 1993 pour proxénétisme, par la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca.