L'Ouzbékistan a secrètement exécuté deux hommes cette semaine, en dépit d'une demande de report de l'application de la sentence formulée par un comité pour les droits de l'Homme des Nations unies, a annoncé samedi l'organisation Amnesty International.
Azizbek Karimov, condamné pour terrorisme et extrémisme religieux, et Youssouf Joumaïev, condamné pour le meurtre de trois proches, ont été exécutés mardi, a rapporté Amnesty International, s'appuyant sur des sources officieuses.
Les deux hommes s'étaient plaints de tortures et de mauvais traitements auprès du comité de l'ONU qui avait demandé le report de l'exécution le temps d'examiner le dossier, selon Amnesty.
D'après l'organisation, au moins douze autres personnes ont été exécutées alors que leur dossier était en cours d'examen auprès de ce comité.
En juillet dernier, le haut commissaire pour les Droits de l'Homme des Nations unies, Bertrand Ramcharan, avait pourtant appelé l'Ouzbékistan à respecter les procédures du comité et à ne pas exécuter de condamnés dont le cas était en cours d'examen.
Les informations sur la peine capitale sont des secrets d'État dans cette ancienne république soviétique d'Asie centrale. L'autoritaire président Islam Karimov avait estimé en 2001 qu'une centaine de personnes y étaient exécutées chaque année. Les associations locales de défense des droits de l'Homme parlent du double, d'après Amnesty.
L'Ouzbékistan est un allié clé des États-Unis dans la région depuis les attentats du 11 septembre 2001. Le pays abrite une importe base aérienne américaine à sa frontière avec l'Afghanistan.