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Nevada: un condamné à mort qui réclamait son exécution se suicide en prison

dépêche de presse du 8 janvier 2019 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Nevada
Scott Dozier
(Agence France-Presse) Los Angeles - Un Américain condamné à la peine capitale pour meurtre dans le Nevada et qui avait demandé en vain à être exécuté à plusieurs reprises s'est finalement suicidé, a-t-on appris mardi auprès de l'administration pénitentiaire, qui a ouvert une enquête.

Scott Dozier, 48 ans, a été retrouvé mort pendu dans sa cellule de la prison d'Ely, dans l'ouest des États-Unis, a indiqué l'administration pénitentiaire du Nevada dans un communiqué. Une autopsie doit confirmer les causes du décès.

Trafiquant de drogue, Scott Dozier avait été condamné pour le meurtre d'un de ses associés, qu'il avait décapité en 2002 et dont le torse avait été découvert à Las Vegas dans une valise. Il a également été reconnu coupable du meurtre d'un autre complice, dont les restes ont été découverts enterrés dans le désert.

Assez médiatisé, le condamné avait à plusieurs reprises dans des interviews télévisées exprimé le souhait d'être exécuté et il avait renoncé à toutes les procédures d'appel qui s'offraient à lui.

Son exécution avait été programmée en juillet dernier, à l'aide d'une injection létale contenant du fentanyl, une substance opiacée aussi puissante que controversée.


Ironie du sort, l'exécution du trafiquant de drogue avait été annulée quelques heures avant l'instant fatidique à la demande d'un laboratoire fabriquant l'un des trois médicaments faisant partie du cocktail mortel qui devait lui être injecté.

Le laboratoire Alvogen, fabriquant du sédatif midazolam, craignait pour « sa réputation commerciale » et l'impact négatif qu'aurait pu avoir cette exécution sur « les relations avec ses investisseurs et clients ». L'industriel avait donc porté plainte pour l'empêcher.

Sans la suspension de cette exécution, le Nevada aurait été le premier État américain à tuer un prisonnier en utilisant du fentanyl.

Le fentanyl fait partie de ces médicaments antidouleur très puissants de la famille des opiacés qui ont provoqué une crise de santé publique sans précédent aux États-Unis, en plongeant de nombreux patients dans une situation de dépendance et en les poussant vers la toxicomanie.

Il est considéré comme responsable de la mort de plus de 20 000 personnes aux États-Unis en 2016.

Vingt-cinq personnes au total ont été exécutées aux États-Unis en 2018, loin du pic de 1999, avec 98 exécutions. Si la peine de mort est autorisée dans 31 États, seulement huit d'entre eux l'ont pratiquée l'an dernier.
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