MANILLE - Amnesty international a demandé vendredi à la présidente des Philippines Gloria Arroyo de décréter un moratoire sur l'application de la peine de mort, avant l'exécution prévue de trois hommes.
Les trois hommes, accusés d'avoir violé leurs filles, doivent être exécutés dans les trois prochains mois.
La première exécution était prévue le 30 août. Mais la présidence a annoncé vendredi qu'elle reportait cette exécution, car sa date coïncidait avec le 74ème anniversaire de l'archevêque de Manille, le cardinal Jaime Sin. L'Eglise catholique s'oppose à la peine de mort.
Amnesty a demandé à Mme Arroyo d'user du droit de grâce pour éviter la peine capitale aux trois hommes.
L'organisation de défense des droits de l'Homme critique aussi certaines pratiques en vigueur aux Philippines, comme l'impossibilié pour les suspects d'avoir accès à leur avocat durant de longues périodes, où le fait d'être "exhibés devant les médias comme des criminels avant d'avoir été jugés".
Mme Arroyo, une catholique fervente, s'était déclarée contre la peine de mort et avait promis qu'elle n'autoriserait pas d'exécutions durant sa présidence.
Elle a changé d'avis l'année dernière, en expliquant que la peine capitale était nécessaire pour dissuader les criminels.
Dix-huit détenus doivent être exécutés cette année. Deux mille autres attendent leur exécution. En 1999, sept personnes avaient été exécutées, mais le président Joseph Estrada avait annoncé un gel de l'application de la peine de mort sous la pression des groupes de défense des droits de l'Homme et de l'Eglise.