Le gouvernement malaisien a été accusé mercredi d'avoir fait volte-face sur son projet d'abolir la peine capitale après l'annonce par un responsable gouvernemental que seule l'automaticité de cette peine serait supprimée.
Le gouvernement avait annoncé en octobre 2018 l'abolition de la peine capitale, un châtiment qui suscitait une opposition croissante dans ce pays qui compte plus de 1.200 détenus dans les couloirs de la mort.
La peine capitale, par pendaison, est actuellement prévue par la loi malaisienne pour toute une série de crimes allant du meurtre à l'enlèvement, en passant par la possession d'armes à feu et le trafic de drogue.
La décision de l'abolir avait toutefois suscité le mécontentement des familles de victimes et de politiciens opposés au gouvernement.
Mercredi, Mohamed Hanipa Maidin, un ministre adjoint au Premier ministre, a annoncé au Parlement que le projet avait été modifié.
"Nous avons pris une décision. Le gouvernement ne va supprimer que la peine de mort obligatoire", a-t-il déclaré, cité par l'agence officielle Bernama.
La décision d'appliquer la peine capitale ou de la remplacer par une peine d'emprisonnement relèvera donc dorénavant d'une décision du juge dans les cas où la peine de mort est actuellement appliquée automatiquement.
Toute modification de la loi doit toutefois être encore approuvée par le Parlement.
L'organisation Lawyers for Liberty a accusé le gouvernement de faire "complètement volte-face". Dans un communiqué, elle estime que "ce revirement est choquant".
Amnesty International a jugé l'annonce "décevante", estimant que le gouvernement "semble avoir cédé à la pression politique et publique pour maintenir la peine de mort", et appelé le gouvernement à "reconsidérer" sa décision.