20 mars (Reuters) - La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a déclaré mercredi que le ministre des Affaires étrangères, Winston Peters, allait se rendre en Turquie afin de réagir en personne aux déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan sur la fusillade de Christchurch qui a fait au moins 50 morts.
Erdogan, s'exprimant mardi durant un meeting de campagne en vue des élections municipales à la fin du mois, a appelé la Nouvelle-Zélande à rétablir la peine de mort pour l'auteur présumé de l'attaque contre deux mosquées de Christchurch vendredi dernier. La Turquie fera payer le suspect si la Nouvelle-Zélande ne le fait pas, a ajouté le chef d'Etat.
Brenton Harrison Tarrant, un ressortissant australien âgé de 28 ans qui a été identifié comme un suprémaciste blanc, est accusé d'avoir abattu 50 personnes et blessé plusieurs dizaines d'autres. Il a été inculpé de meurtres par la justice néo-zélandaise, devant laquelle il comparaîtra de nouveau le 5 avril.
Ardern a déclaré devant les journalistes que Peters allait "remettre les pendules à l'heure, en face-à-face" en Turquie, après les commentaires d'Erdogan.
Parallèlement, le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré avoir convoqué l'ambassadeur de Turquie pour une réunion durant laquelle il a demandé que les déclarations d'Erdogan ne soient plus diffusées par la télévision publique turque.
L'ambassadeur d'Australie en Turquie va rencontrer mercredi des membres du gouvernement turc, a-t-il ajouté devant les journalistes à Canberra.
(Colin Packham à Sydney; Jean Terzian pour le service français)