Plan du site

Du Toit encourt la peine de mort et admet un rôle dans la tentative de putsch

dépêche de presse du 23 août 2004 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / Guinée Equatoriale
Le chef présumé des mercenaires arrêtés en mars à Malabo, Nick du Toit, dont la condamnation à mort sera réclamée par le procureur général de Guinée Equatoriale, José Olo Obono, a reconnu un rôle limité dans une tentative de coup d'Etat.

Le procureur a, dans ses conclusions préliminaires, retracé à l'ouverture du procès lundi matin, les préparatifs de l'opération et l'implication de chaque accusé, avant d'annoncer qu'il réclamerait la peine de mort contre M. du Toit, ressortissant sud-africain, et entre 26 et 86 ans de prison pour les 17 autres accusés.

Outre M. du Toit, treize autres mercenaires présumés, sept Sud-Africains et six Arméniens comparaissaient aux côtés de quatre Equato-guinéens, dont l'ancien vice-ministre de la Planification et du Développement économique, Antonio Javier Nguema Nchama. L'implication des quatre Equato-guinéens n'avait jusqu'ici pas été rendue publique.

Les accusés, arrivés menottés et les pieds entravés, doivent répondre de "délits contre le chef de l'Etat, contre la forme de gouvernement" ainsi que de "délits qui compromettent la paix ou l'indépendance de l'Etat, trahison, détention illicite d'armes et de munitions, terrorisme et détention d'explosifs".

L'avocat de Nick du Toit, Fernando Mico, a de son côté demandé une peine de sept ans de prison pour son client, le qualifiant de "simple exécutant" de cette opération.

Interrogé lundi après-midi par le procureur, M. du Toit n'a reconnu qu'un rôle logistique.

"Je ne faisais pas partie du groupe opérationnel parce que je m'occupais de la logistique, c'est-à-dire de mettre en place les véhicules" à l'aéroport avant l'arrivée d'un groupe de mercenaires en provenance d'Harare, a-t-il indiqué.

M. du Toit, ancien des forces spéciales sud-africaines du temps de l'apartheid, a cependant fait des déclarations contradictoires quant à son rôle réel dans l'opération.

Il a en partie disculpé ses co-accusés, indiquant qu'ils n'étaient pas au courant de ce qui se tramait et qu'il leur avait simplement indiqué qu'ils devaient accueillir des gens à l'aéroport.

Nick du Toit a indiqué avoir accepté d'organiser la logistique de l'opération à la demande de Simon Mann, chef présumé d'un groupe de 70 mercenaires arrêtés à Harare concomitamment au groupe de Malabo, et qui devaient selon l'accusation y rejoindre le groupe de Nick du Toit.

Simon Mann lui avait promis un million de dollars, qu'il n'a jamais touchés, et la garantie qu'il pourrait poursuivre ses activités en Guinée Equatoriale, a-t-il précisé.

Les audiences du procès du groupe d'Harare avaient été ajournées vendredi au 27 août après les réquisitions et les plaidoiries.

Nick du Toit a également mis en cause l'opposant équato-guinéen Severo Moto, chef d'un "gouvernement en exil" à Madrid et accusé par Malabo d'être le commanditaire de la tentative de coup d'Etat.

"On m'avait dit qu'il était dans un pays très proche (...), qu'il serait là 30 minutes après le coup", a-t-il déclaré à son sujet.

L'avocat des six Arméniens, Me Polciano Mbomio, a demandé la relaxe de ses clients, et qualifié le récit des événements du ministère public de "narration factice".

L'audience a été ajournée après les déclarations de M. du Toit et devrait reprendre mardi avec l'audition des autres accusés. La fin du procès est prévue le lendemain et la décision du tribunal est attendue le 30 août, a indiqué une source judiciaire.

Le groupe arrêté le 6 mars à Malabo était composé de quinze personnes, mais l'une d'elle, un ressortissant allemand, est décédé en détention, officiellement d'une complication d'un paludisme cérébral, "apparemment des suites de torture", selon Amnesty International.
Partager…