La Cour suprême des États-Unis a refusé lundi la requête d'un condamné à mort atteint d'une pathologie rare qui souhaitait ne pas mourir par injection létale, par peur de s'étouffer avec son propre sang.
Russell Bucklew, condamné à la peine capitale pour un meurtre et un viol commis il y a 23 ans dans le Missouri, souffre d'une malformation vasculaire qui, selon lui, risque de causer l'éclatement de vaisseaux dans sa gorge au moment de l'injection.
La jurisprudence de la Cour suprême oblige les condamnés à mort à proposer une alternative quand ils contestent la méthode retenue pour les exécuter. Russell Bucklew avait donc suggéré de mourir par suffocation dans une chambre à gaz, une méthode qui, selon lui, devait abréger ses souffrances.
Fait rare, il avait reçu le soutien d'anciens bourreaux soucieux d'épargner à leurs collègues les affres d'une exécution ratée.
«Être face à un détenu et lui prendre sa vie est un lourd poids à porter», avaient-ils écrit à la Cour. «Quand, comme ici, une exécution a peu de chances de bien se passer, la charge devient insoutenable.»
Mais le temple du droit américain a jugé lundi, à une courte majorité, que le condamné «n'avait pas prouvé» que l'usage d'une chambre à gaz «réduirait sa souffrance».
Les cinq juges conservateurs de la Cour ont par ailleurs rappelé que la Constitution «ne garantissait pas une mort sans douleur» aux condamnés, mais interdisait seulement «d'ajouter» une souffrance à celle nécessaire pour mener leur exécution à bien.
Les quatre juges progressistes ont refusé de s'associer à cette décision. «Exécuter Bucklew en l'obligeant à s'étouffer avec son propre sang excède les limites des standards civilisés», a écrit le juge Stephen Breyer en leur nom.