Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a annoncé lundi à Praia qu'il soumettra "bientôt" au Parlement un projet de loi pour abolir la peine de mort, comme exigé par la Communauté des pays de Langue Portugaise (CPLP) pour rester membre de cette organisation.
"La CPLP demande à mon pays de résoudre le problème de la peine de mort, mais je ne veux pas que ça dépende seulement de la volonté personnelle du président", a déclaré à la presse M. Nguema, arrivé lundi au Cap-Vert pour une visite officielle jusqu'à mercredi.
"Ainsi, mon gouvernement soumettra bientôt cette question au Parlement, où mon parti est majoritaire. J'en suis sûr, cette proposition sera approuvée", a ajouté M. Nguema en présence du président capverdien, Jorge Carlos Fonseca, qui préside actuellement la CPLP.
La Guinée-équatoriale a intégré en 2014 la CPLP avec une "feuille de route" comprenant l'abolition de la peine de mort, toujours en vigueur dans cette ancienne colonie espagnole dirigée depuis 1979 d'une main de fer par M. Nguema.
Le Premier ministre portugais Antonio Costa avait affirmé samedi sur la télévision publique cap-verdienne que "si la Guinée-équatoriale veut rester dans la CPLP, elle doit être dans un cadre commun qui ne comprend pas la peine de mort parce que les valeurs de la liberté, de la démocratie et du respect des droits de l'homme, soutenues par cette communauté, sont incompatibles avec la peine de mort".
"Nous ne pouvons pas agir à la hâte. Nous devons agir dans le cadre d'un processus politique qui satisfasse toutes les parties", a indiqué lundi le chef de l'Etat équato-guinéen.
Les ONG et la communauté internationale s'inquiètent régulièrement du non-respect des droits de l'homme dans ce pays d'Afrique centrale, malgré les démentis des autorités équato-guinéennes.