L'ancien maire de Téhéran Mohammad Ali Najafi, condamné à mort pour le meurtre de sa seconde épouse, a été libéré sous caution, a annoncé mercredi son avocat, deux semaines après qu'il eut été gracié à la demande de sa belle-famille.
M. "Najafi, qui était détenu pour le meurtre de son épouse, a été libéré en échange d'une caution" d'environ 83.300 euros, a dit Me Hamid Reza Gudarzi à l'agence officielle Irna.
Mohammad Ali Najafi, 67 ans, avait été condamné à mort le 30 juillet pour avoir tué par balles le 28 mai à Téhéran sa seconde épouse, Mitra Ostad, de plus de 30 ans sa cadette.
La famille de la défunte avait dans un premier temps réclamé l'application de la sentence comme "rétribution" pour le meurtre commis contre leur proche, en vertu du "qesas", la "loi du talion". Mais elle a finalement annoncé le 14 août avoir décidé d'accorder son pardon au condamné.
"Nous sommes heureux d'avoir conclu un accord sans (avoir à verser) le sang de cette honorable personne", avait dit le frère de Mitra Ostad, Masood, précisant espérer que M. Najafi "s'engage à se laver (de ses péchés)".
Cette absence de loi du talion a rendu possible la libération sous caution de l'ancien édile, qui reste toutefois accusé de "meurtre avec préméditation" et encourt une triple peine de 10 ans de prison, a indiqué son avocat.
Le statut de M. Najafi et le parfum de scandale entourant son deuxième mariage, il n'avait pas divorcé de sa première épouse comme le permet la loi --alors que la polygamie est mal perçue dans la société iranienne-- ont contribué à susciter un gros intérêt en Iran pour l'affaire.
Brillant mathématicien et professeur d'université, M. Najafi a été conseiller économique de l'actuel président Hassan Rohani, et ministre de l'Education.
Il a été élu maire de Téhéran en août 2017, mais a démissionné en avril 2018 après avoir été critiqué par les conservateurs pour avoir assisté à un spectacle de danse d'écolières.
Certains ultraconservateurs ont jugé que ce procès démontrait la "faillite morale" des réformateurs. Ces derniers ont pour leur part accusé la télévision publique dominée par les conservateurs d'avoir couvert l'affaire de façon biaisée.