(Washington) Une femme a demandé mardi au président Trump d'épargner le tueur de sa fille et de sa petite-fille, qui doit être le premier condamné à mort exécuté au niveau fédéral depuis 16 ans.
Le gouvernement américain a annoncé en juillet qu'il allait reprendre les exécutions au niveau fédéral, dont la dernière remonte à 2003, et que Daniel Lee recevrait une injection létale le 9 décembre dans un pénitencier fédéral de Terre Haute, dans l'Indiana.
Ce partisan de la suprématie blanche a été condamné en 1999 à la peine capitale pour le meurtre d'un couple et d'une fillette de huit ans.
Earlene Peterson, qui a perdu sa fille et sa petite-fille dans ce drame, a imploré le président Trump de lui accorder sa «clémence» dans une vidéo mise en ligne sur l'internet.
«Je ne vois pas en quoi exécuter Daniel Lee honorera ma fille, au contraire je pense que cela va salir son nom parce qu'elle n'aurait pas voulu ça», explique-t-elle dans cet enregistrement.
Il «a gâché ma vie mais je ne vois pas en quoi prendre la sienne y changera quoi que ce soit», poursuit-elle.
«Je prie et j'espère que le président Trump fera preuve de clémence, cela m'aiderait et aiderait ma famille plus que n'importe quoi», ajoute Mme Peterson, qui se décrit comme une électrice du président républicain, opposée à la peine capitale par conviction religieuse.
Dans sa vidéo, elle rappelle que M. Lee a été jugé avec un autre homme, Chevie Kehoe, qui a, lui, écopé d'une peine de prison à vie incompressible malgré son rôle de leader dans le triple meurtre.
Le président républicain, qui brigue sa réélection en 2020, réclame régulièrement un usage renforcé de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers ou pour lutter contre le trafic de drogue.
La peine de mort est en déclin aux États-Unis, où seule une poignée d'États y ont encore recours. Sur les 25 exécutions pratiquées en 2018, 13 ont eu lieu au Texas.
La plupart des crimes étant jugés au niveau des États, la justice fédérale prononce rarement des peines capitales. Au cours des 45 dernières années, seules trois personnes ont été exécutées à ce niveau.