(New York) Les avocats de Djokhar Tsarnaev, condamné à mort pour les attentats à la bombe du marathon de Boston en 2013, ont plaidé jeudi pour un nouveau procès devant une cour d'appel fédérale, arguant que les droits de l'accusé avaient été lésés.
Un panel de trois juges a entendu à Boston pendant environ deux heures les arguments des avocats, à commencer par l'avocat commis d'office pour défendre M. Tsarnaev, condamné à mort en juin 2015 pour avoir posé deux bombes artisanales près de la ligne d'arrivée de ce célèbre marathon, faisant trois morts et 264 blessés.
M. Tsarnaev, 26 ans aujourd'hui et 19 ans au moment des faits, est détenu dans la prison fédérale de haute sécurité de Florence, située dans une zone désertique du Colorado, considérée comme l'une des plus dures du pays. Il n'était pas présent à l'audience.
L'avocat commis d'office, Daniel Habib, a cité trois principaux arguments justifiant selon lui un nouveau procès pour le jeune homme arrivé aux États-Unis à l'âge de huit ans depuis l'ex-URSS, l'un des rares prisonniers fédéraux actuellement dans les couloirs de la mort aux États-Unis.
M. Habib a fait valoir que son procès, au printemps 2015, n'aurait jamais dû se tenir à Boston, ville qui souffrait encore alors du traumatisme qu'ont constitué ces attaques, selon un enregistrement de l'audience déposée auprès du tribunal jeudi.
M. Habib a aussi cité le manque de neutralité de deux jurés, qui ont menti pendant la sélection du jury en cachant avoir eu des échanges sur les réseaux sociaux sur cette affaire.
L'un d'eux avait même traité Tsarnaev d'« ordure » sur Twitter, a souligné l'avocat, qui reproche au juge de l'époque, George O'Toole, de ne pas avoir « enquêté » avant de les accepter comme jurés.
M. Habib a aussi argué que le juge aurait dû autoriser la défense à présenter des éléments sur Tamerlan Tsarnaev, frère aîné de Djokhar mort dans une confrontation avec la police quatre jours après les attentats.
Si Djokhar Tsarnaev a reconnu avoir participé à la pose des bombes, la défense a toujours affirment que son aîné était le plus coupable des deux.
Ils avaient demandé à présenter des éléments montrant que Tamerlan avait été impliqué dans l'assassinat de trois personnes en 2011, ce que le juge avait refusé.
Les tribunaux fédéraux américains prononcent rarement des peines capitales, l'écrasante majorité émanant des tribunaux des États. La dernière exécution au niveau fédéral remonte à 2003.
Le gouvernement Trump voulait reprendre les exécutions fédérales ce mois-ci, mais la Cour suprême, saisie, a suspendu cette décision, en attendant un examen sur le fond de la légalité de cette reprise.
On ignore quand la cour d'appel rendra sa décision.