ANKARA (Reuters) - Les condamnations à mort prononcées en Arabie saoudite pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi sont injustes et illégitimes, a estimé mardi sa fiancée Hatice Cengiz, selon laquelle l'exécution des condamnés nuirait encore à la vérité.
Le chroniqueur du Washington Post, qui ne ménageait pas la famille régnante, a disparu après s'être rendu au consulat saoudien d'Istanbul, le 2 octobre 2018, pour y demander des documents nécessaires à son mariage.
Après de multiples déclarations contradictoires, les autorités saoudiennes ont reconnu qu'il avait été tué et démembré par des agents du royaume ayant agi selon elles de leur propre chef.
Cinq des onze prévenus jugés à huis clos pour son assassinat ont donc été condamnés à mort lundi, des peines de prison ont été prononcées à l'encontre de trois autres et les trois derniers ont été relaxés.
“Si ces gens sont exécutés sans avoir pu s'exprimer ou s'expliquer, nous ne connaîtrons peut-être jamais la vérité sur ce meurtre”, écrit Hatice Cengiz, dans un communiqué diffusé mardi.
“J'appelle toutes les autorités du monde à condamner ce type de justice et à s'opposer de toute urgence aux exécutions, qui ne seraient qu'une nouvelle étape dans la dissimulation de la vérité”, ajoute-t-elle.
Une commission d'enquête de l'Onu a conclu en juin qu'il “existe des preuves crédibles justifiant des investigations supplémentaires de la responsabilité individuelle d'officiels saoudiens de haut niveau, y compris le prince héritier” Mohammed ben Salman, qui gouverne de facto le royaume.
(Yesim Dikmen, Tuvan Gumrukcu et Ece Toksabay, version française Jean-Philippe Lefief)