Les avocats d'un triple meurtrier condamné pour avoir également assassiné un codétenu ont saisi la Cour Suprême des États-Unis pour tenter d'éviter l'électrocution de leur client jeudi soir dans l'État du Tennessee.
Nicholas Sutton a été reconnu coupable d'avoir participé au meurtre de Carl Estep, un prisonnier condamné pour agression sexuelle sur un mineur qui avait été retrouvé poignardé à 38 reprises en 1985.
Au moment de l'homicide, M. Sutton purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour avoir tué, en 1979, la grand-mère qui l'avait élevé. M. Sutton avait ensuite mené les policiers vers les corps de deux autres hommes qu'il avait avoué avoir abattus.
Ses défenseurs avaient présenté en janvier au gouverneur républicain du Tennessee, Bill Lee, une demande de clémence, appuyée par des membres de l'administration pénitentiaire.
Cette requête soulignait que M. Sutton était intervenu à plusieurs reprises pour protéger des employés de la prison ainsi que des codétenus, en «sauvant» notamment un gardien lors d'une émeute en 1985.
Dans ce même plaidoyer, ses défenseurs faisaient valoir le comportement modèle du condamné à mort durant trois décennies et le fait que certains membres de la famille de ses victimes s'opposaient à son exécution, dont la fille de M. Estep. Le gouverneur du Tennessee a cependant rejeté cette demande mercredi, confirmant l'imminence d'une exécution.
Les avocats de Nicholas Sutton ont donc lancé d'ultimes recours à la Cour suprême des États-Unis, invoquant notamment le fait que leur client était menotté pendant son procès, ce qui a selon eux accentué sa culpabilité apparente face au jury.
Si ces demandes sont rejetées, Nicholas Sutton sera exécuté sur la chaise électrique. Il a choisi pour dernier repas des côtelettes de porc panées, de la purée de pommes de terre et une tarte aux pêches avec de la glace à la vanille, ont indiqué mercredi les services pénitentiaires du Tennessee.
Cet État conservateur du Sud américain avait suspendu ses exécutions en 2009 en réponse à une controverse liée aux injections létales, mais les a réinstaurées en 2018. Nicholas Sutton serait le septième condamné à se faire exécuter depuis, et le cinquième à choisir la chaise électrique.
L'exécution de M. Sutton serait la quatrième aux États-Unis cette année.