Un homme condamné à mort pour un crime fédéral a été exécuté jeudi aux Etats-Unis après l'échec de multiples recours, la deuxième d'une série de quatre sentences qui relancent après 17 ans d'interruption les exécutions fédérales par le gouvernement de Donald Trump, partisan d'un usage renforcé de la peine capitale aux Etats-Unis.
Wesley Purkey, 68 ans, est décédé à 08H19 locales (12H19 GMT) d'une dose létale de pentobarbital, un puissant anesthésiant, à la prison fédérale de Terre Haute, dans l'Indiana (nord), a indiqué le ministère de la Justice dans un court communiqué.
Il avait été reconnu coupable en 2003 d'avoir violé et tué à coups de couteau une jeune fille de 16 ans cinq ans plus tôt, avant de la démembrer et de brûler son corps, puis de jeter les cendres dans une fosse septique.
C'est le deuxième condamné à mort à être exécuté après la décision du gouvernement américain de mettre fin au moratoire sur les exécutions fédérales qui était en vigueur depuis 2003.
La première a eu lieu mardi matin à la prison de Haute Pierre. Daniel Lee, 47 ans, a été exécuté pour le meurtre d'un couple et de leur fille de huit ans en 1996, alors qu'il était militant d'un groupe suprémaciste blanc.
L'exécution de Wesley Purkey, prévue initialement mercredi à 16H00 locales, a été retardée par de multiples recours judiciaires déposés par ses avocats et ses proches qui ont aussi saisi la Cour suprême. Ils affirmaient notamment que le condamné n'avait pas une "compréhension rationnelle" de son exécution car il est atteint de la maladie d'Alzheimer et souffre de schizophrénie.
Dans la nuit, la haute cour a rejeté par 5 voix contre 4 leur demande de surseoir à l'exécution.
- Quatre exécutions fédérales -
La plupart des crimes commis aux Etats-Unis sont jugés au niveau des Etats, dont certains appliquent la peine capitale, mais la justice fédérale peut se saisir des actes les plus graves.
Le ministre de la Justice Bill Barr avait annoncé l'année dernière la reprise des exécutions fédérales, faisant écho à la volonté de Donald Trump.
Le milliardaire républicain, qui briguera un second mandat le 3 novembre, appelle régulièrement à l'application de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers ou les trafiquants de drogue.
Le débat sensible sur la peine de mort montre un soutien érodé dans la population américaine mais qui reste fort chez les électeurs républicains.
"Je regrette profondément la douleur et la souffrance que j'ai causé à la famille de Jennifer", a déclaré Wesley Purkey avant de mourir, selon le quotidien local IndyStar.
"Ce meurtre aseptisé ne sert aucun but", a-t-il ajouté.
La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a dénoncé une exécution "honteuse" qui "marque une période vraiment sombre pour notre pays".
Une porte-parole du ministère de la Justice a au contraire affirmé dans un communiqué que son exécution était une "punition juste".
Quatre exécutions fédérales ont été programmées par le ministère: la prochaine est prévue vendredi et la dernière le 28 août.
Avant Daniel Lee, seules trois personnes avaient été exécutées au niveau fédéral depuis la réinstauration de cette sentence en 1988, dont Timothy McVeigh, responsable de l'attentat d'Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001.