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Maroc: peine capitale requise contre une dizaine d'intégristes présumés

dépêche de presse du 9 juillet 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Maroc
CASABLANCA (Maroc) - Le procureur de Casablanca a requis mercredi la "peine maximale" contre 3O membres présumés du groupe intégriste Salafia Jihadia, ce qui correspond, selon les avocats de la défense, à une demande de peine de mort pour une dizaine d'entre eux, a constaté l'AFP.

Les 3O prévenus sont des militants présumés de ce groupe, qui est impliqué dans les attentats-suicide du 16 mai à Casablanca, mais qui avaient été arrêtés avant ces attaques. Une autre personne, jugée dans ce même procès ouvert le 4 juillet, comparaît en liberté provisoire.

"Je réclame la peine maximale pour les 30 inculpés car nous sommes en face d'une bande criminelle qui cherchait à déstabiliser le Maroc et à porter atteinte à l'islam", a déclaré le procureur dans son réquisitoire devant la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca, qui statue en première instance.

Il n'a pas précisé les peines demandées individuellement pour les inculpés, mais les avocats de la défense ont indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'une requête de peine de mort qui concerne jusqu'à onze inculpés, ceux qui sont poursuivis pour "homicide volontaire", passible de la peine capitale.

Les autres prévenus, inculpés notamment pour constitution de bande criminelle et pour diverses agressions, encourent de lourdes peines de prison, a-t-on précisé.

Les avocats de la défense devaient commencer leurs plaidoiries dans la soirée de mercredi.

Le procureur a affirmé que les pièces à conviction présentées mercredi devant le tribunal prouvaient que les prévenus comptaient effectivement "perpétrer des attentats contre des biens juifs et des sites touristiques au Maroc".

Le ministère public avait présenté un assortiment de couteaux, coutelas, épées, deux carabines, des menottes, des cagoules, des téléphones portables, des explosifs et une tenue de gendarme qui auraient servi dans diverses agressions.

Lors de leur audition, les prévenus ont tous nié les charges dont ils sont accusés à l'exception de Youssef Fikri, baptisé "l'émir du sang" par des journaux, qui a reconnu avoir "tué les ennemis de Dieu".

Youssef Fikri a été expulsé à trois reprises de la salle d'audience après des altercations avec le président de la Cour, et notamment après avoir affirmé que le procès en cours n'était qu'une "pièce de théâtre montée par les services de renseignements".

Lundi, les accusés avaient protesté contre des sévices qui leur auraient été infligés pendant les interrogatoires de police. La plupart des prévenus ont affirmé n'avoir jamais entendu parler de la "Salafia Jihadia" avant leur arrestation.
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