La France réclame un «moratoire général» contre la peine de mort

MONTREAL - Le président français Jacques Chirac plaide pour »l'instauration d'un moratoire général de toutes les exécutions capitales, première étape vers l'abolition universelle», dans un message lu mercredi lors du deuxième congrès mondial contre la peine de mort à Montréal au Canada.

Son message était lu par la secrétaire d'Etat française aux droits des victimes, Nicole Guedj.

Jacques Chirac a regretté que 78 pays, dont la Chine et les Etats-Unis, «maintiennent et appliquent encore ce châtiment». «Il reste des Etats où l'on applique cette peine à des enfants, à des adolescents, des personnes frappées de déficiences mentales», s'indigne-t-il. «Demandons leur d'y renoncer dès maintenant. Car de telles exécutions révoltent la conscience et, au-delà de tout débat, contredisent l'idée même de justice».

»La vie humaine est inviolable et sacrée. En aucun cas la mort ne peut être un acte de justice», écrit le président français, rappelant que «chaque exécution peut tuer un innocent». Le combat pour l'abolition de la peine de mort «est celui de la France», assure-t-il.

Depuis début 2004, l'Indonésie et l'Inde ont repris les exécutions après de nombreuses années de moratoire. Les Philippines ont annoncé qu'elles feraient de même. Par ailleurs, un des premiers actes du nouveau gouvernement irakien a été de rétablir la peine de mort. En 2003, au moins 1.146 personnes ont été exécutées dans 28 pays et plus de 2.756 ont été condamnés à mort dans 63 pays, selon Amnesty International. En revanche, des pays comme le Chili et la Turquie ont renoncé à la sentence suprême.

Le congrès mondial contre la peine de mort, qui s'est ouvert mercredi, s'achève samedi par une manifestation en faveur de l'abolition universelle de la peine capitale. Le premier congrès avait eu lieu en 2001 à Strasbourg (France) et avait vu la création d'une Coalition mondiale contre la peine de mort.