Varsovie - La Diète polonaise a rejeté vendredi par trois voix seulement un amendement de la droite proposant le rétablissement de la peine de mort, abolie en Pologne depuis 1997.
Proposé par le parti Droit et Justice (PiS), le projet a été rejeté par 198 députés de la Diète (chambre basse du Parlement) contre 195. 14 députés se sont abstenus. Le PiS proposait le rétablissement de la peine capitale pour les crimes de génocide et les meurtres particulièrement cruels, notamment avec viol.
Aussi bien l'Église catholique de Pologne que le président Aleksander Kwasniewski se sont prononcés contre ce projet. Mgr Tadeusz Pieronek, un membre influent de l'épiscopat, l'a qualifié de «retour aux méthodes barbares», alors que le président l'a jugé «non conforme aux standards européens» et «contraire à l'enseignement du pape Jean Paul II».
Tous les pays de l'Union européenne ont banni la peine capitale de leur code pénal. La Pologne l'a formellement abolie en 1997, mais elle n'y était plus appliquée depuis 1988 en vertu d'un moratoire. Actuellement, la peine maximale est la prison à vie.
La montée de la criminalité après la chute du communisme a fait que de plus en plus de Polonais se prononcent pour la peine de mort. Selon un sondage réalisé au printemps par l'institut CBOS, 77% des Polonais sont pour son rétablissement et 19% s'y opposent.