Les peines de mort prononcées contre trois Saoudiens de la minorité chiite ont été commuées à 10 ans de prison, a annoncé dimanche soir un organisme officiel alors que Ryad veut améliorer son bilan en matière de droits humains.
Ali al-Nimr, Daoud al-Marhoun et Abdallah al-Zaher ont été arrêtés alors qu'ils étaient mineurs en 2012 et condamnés pour "terrorisme" pour participation à des manifestations antigouvernementales.
"Ali al-Nimr a été condamné à une nouvelle peine de 10 ans de prison, qui couvre le temps passé (en détention), ce qui signifie qu'il sera libéré en 2022", a déclaré la Commission des droits de l'homme du royaume (HRC) dans un communiqué.
"Daoud al-Marhoun et Abdallah al-Zaher ont été condamnés de nouveau à 10 ans chacun, le temps de détention inclus, et seront libérés en 2022", a ajouté la HRC.
Cet organisme avait annoncé en avril dernier que le royaume mettait fin à la peine de mort pour les personnes condamnées pour des crimes commis alors qu'elles étaient mineures (moins de 18 ans).
"Il est étrange de parler de progrès alors qu'un jeune homme a passé près de dix ans dans le couloir de la mort pour avoir participé à une manifestation pacifique, mais la décision d'aujourd'hui est clairement une étape positive", a déclaré Maya Foa, directrice du groupe Reprieve, basé en Grande-Bretagne.
Le prince héritier Mohamed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, vise à atténuer les critiques internationales concernant les droits humains en Arabie saoudite et son système judiciaire opaque, en particulier depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en octobre 2018. Le royaume a l'un des taux d'exécution de condamnés à mort les plus élevés au monde.
Cependant, le HRC a déclaré le mois dernier avoir recensé 27 exécutions en 2020, soit 85% de moins qu'en 2019, en partie grâce à un moratoire sur les condamnés dans des affaires de trafic de drogue.
En avril dernier, le HRC a également annoncé que l'Arabie saoudite abolissait les peines de flagellation, une mesure saluée par les militants des droits humains. Les militants sont toutefois sceptiques quant à la possibilité de voir ces réformes entraîner la libération de prisonniers politiques, l'arrêt de la répression des dissidents ou la fin des exécutions.