Téhéran - Le chef de l'autorité judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, a annulé une peine de lapidation pour adultère et une peine d'amputation pour vol à main armée, ont rapporté mardi les médias iraniens.
M. Chahroudi a annulé la peine de lapidation d'une Iranienne, identifiée par son seul prénom Sima, qui avait été reconnue coupable d'adultère et de complicité dans le meurtre de son mari. Elle avait été condamnée à 100 coups de fouet et à la lapidation pour adultère et à 15 ans de prison pour avoir aidé son amant à tuer son propre mari, a rapporté le quotidien Shargh.
Il a également ordonné la révision de la peine d'amputation contre un jeune voleur de 20 ans, a rapporté l'agence estudiantine Isna. Le jeune Iranien, reconnu coupable de vol à main armée, avait été condamné à être amputé de la main droite et du pied gauche. Il sera rejugé pour simple vol et non comme «mohareb» (ennemi de Dieu) dont la sentence est la peine de mort.
Le 13 octobre dernier, l'ayatollah Chahroudi est également intervenu pour empêcher la pendaison d'une femme qui avait tué son mari.
En juillet 2003, la Cour suprême iranienne avait déjà cassé quatre peines de lapidation prononcées en novembre 2003 à l'encontre de quatre policiers pour adultère par un tribunal de Machhad (Nord-Est).
Le meurtre, le vol à main armée, le viol, l'apostasie et le trafic de drogue, à partir de cinq kilos d'opium saisis, sont passibles de la peine de mort en Iran. En cas d'adultère, le juge peut décider l'exécution par lapidation.
Aucun cas de lapidation n'a été rapporté officiellement depuis plus d'un an. La lapidation semble avoir été au moins suspendue, depuis la fin de 2002, sous la pression des Occidentaux et notamment des Européens, qui ont fait des droits de l'Homme l'un des chapitres de leur dialogue avec Téhéran.
Selon un décompte tenu à partir des informations de la presse iranienne, 85 personnes ont été exécutées en Iran depuis le 1er janvier 2004, dont 52 depuis le 1er juillet.
En 2003 et 2002, il y avait eu respectivement 108 et 113 exécutions, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnistie internationale.