(Washington) L'État américain du Texas a exécuté mercredi un Afro-Américain, condamné à la peine capitale pour le meurtre d'une octogénaire, qui avait tenté d'obtenir la clémence du gouverneur avec une vidéo peu commune.
Quintin Jones a subi une injection létale et a été déclaré mort à 18 h 40 (23 h 40 GMT) dans le pénitencier de Huntsville, devenant le premier prisonnier exécuté au Texas en 2021.
Dans un film de quatre minutes, tourné au parloir et mis en ligne par le New York Times la semaine dernière, Quintin Jones s'était adressé directement à l'élu républicain Greg Abbott pour lui demander de commuer sa peine en rétention à la perpétuité.
« J'ai tué quelqu'un il y a plus de 20 ans », reconnaissait cet homme noir de 41 ans qui, en 1999, a battu à mort sa grande-tante, âgée de 83 ans, avec une batte de baseball, avant de lui voler 30 dollars pour acheter de la drogue.
Mais « je ne suis plus la même personne, je suis devenu un homme dans les couloirs de la mort », plaidait-il, avant d'ajouter, en fixant la caméra : « Monsieur le gouverneur, si vous pouviez trouver dans votre cœur de quoi m'accorder votre clémence, je pourrais continuer à vivre pour m'améliorer. »
En parallèle, ses défenseurs, parmi lesquels figurent la sœur de sa victime, mais aussi l'actrice Sarah Paulson, ont mis en ligne une pétition adressée, elle aussi, au gouverneur de cet État du Sud et qui avait recueilli plus de 160 000 signatures mercredi matin.
Greg Abbott, qui n'a accordé sa clémence qu'à un seul condamné à mort en six ans, n'avait pas réagi mercredi.
En parallèle, les avocats de Quintin Jones avaient adressé un ultime recours à la Cour suprême des États-Unis pour tenter d'obtenir un sursis. Ils soutenaient notamment que leur client souffrait d'un « handicap intellectuel » ce qui le rend, selon eux, inéligible à la peine de mort.
Jusque-là, aucune exécution n'avait eu lieu aux États-Unis depuis l'accession à la présidence du démocrate Joe Biden, un opposant à la peine capitale. Même les États les plus répressifs, comme le Texas, avaient à de rares exceptions renoncé à cette pratique depuis le début de la pandémie.
À contre-courant, l'administration de son prédécesseur républicain Donald Trump avait renoué en juillet 2020 avec les exécutions fédérales et procédé à un nombre record (13) d'injections létales jusqu'aux derniers jours de sa présidence.