Les autorités irakiennes ont rapatrié mercredi 100 combattants irakiens du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui étaient détenus par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, a annoncé un haut responsable sécuritaire irakien.
"Nous avons récupéré ce matin 100 terroristes" détenus par les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants kurdes et arabes en Syrie, a indiqué à l'AFP le général Abdul Amir al-Shammari, commandant adjoint des Opérations conjointes, instance coordonnant l'action des différentes forces de sécurité et collaborant avec la coalition internationale antijihadistes. Les 100 jihadistes "ont été remis aux services de renseignements pour qu'ils soient interrogés", a précisé le haut responsable.
En février puis en septembre, l'alliance des FDS qui a mené la lutte contre l'EI avec le soutien d'une coalition internationale menée par Washington avait remis à Bagdad une centaine de combattants irakiens de l'EI, selon des sources sécuritaires irakiennes.
L'administration kurde syrienne qui contrôle de vastes pans dans le nord-est syrien se montre parfois réticente à communiquer sur certains dossiers en lien avec les combattants de l'EI ou leurs familles retenus par les forces kurdes dans des prisons ou dans des camps en Syrie. En 2019, les FDS avaient remis à Bagdad environ 900 Irakiens, la plupart capturés alors qu'ils essayaient de fuir les derniers bastions de l'EI en Syrie, selon des sources judiciaires irakiennes.
Après avoir occupé de 2014 à 2017 de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a enchaîné les revers. Fin 2017, l'Irak a annoncé la "victoire" après avoir chassé l'EI de tous les bastions urbains. En mars 2019, l'EI a perdu tous ses fiefs en Syrie.
Quelque 1.600 Irakiens soupçonnés d'avoir combattu pour l'EI sont encore détenus par les FDS, selon un rapport de l'ONU. Des milliers de civils sont aussi retenus dans des camps de déplacés comme celui d'Al-Hol, qui abrite plus de 60.000 personnes, dont la moitié sont des Irakiens.
L'Irak a déjà poursuivi en justice des milliers de ses ressortissants pour appartenance à l'EI, crime passible de la peine de mort selon une loi antiterroriste. Des centaines ont été condamnés à la peine capitale mais peu de ces sentences ont été appliquées, l'administration pénitentiaire devant obtenir un ordre ratifié par la présidence pour les exécuter.