(Los Angeles) Le gouverneur de Californie a rejeté jeudi la libération conditionnelle de Sirhan Sirhan, l'assassin de Robert Kennedy en 1968, à laquelle une commission spécialisée avait pourtant donné son feu vert l'été dernier.
Le gouverneur Gavin Newsom a notamment estimé que le détenu, âgé de 77 ans, constituait toujours « une menace pour la sécurité publique » et qu'il refusait « d'accepter sa responsabilité dans ce crime », relève un communiqué de ses services.
Sirhan Sirhan, 77 ans aujourd'hui, avait été reconnu coupable le 17 avril 1969 du meurtre du sénateur de New York, frère cadet de John Fitzgerald Kennedy. Il avait été condamné à mort, mais sa peine avait été commuée en réclusion à perpétuité en 1972, à la faveur d'une brève suppression de la peine capitale en Californie.
En août dernier, la commission des libérations conditionnelles de Californie avait finalement donné son accord pour sa sortie de prison de Sirhan Sirhan, après l'avoir refusée à quinze reprises.
Cette décision devait ensuite être soumise au gouverneur qui avait le pouvoir de la refuser ou de la modifier.
« L'assassinat du sénateur Kennedy par M. Sirhan fait partie des crimes les plus connus de l'histoire américaine », a écrit le gouverneur Newsom dans le communiqué. « Après des décennies passées en prison, il n'a toujours pas corrigé les défauts qui l'ont amené à assassiner le sénateur Kennedy. M. Sirhan n'a pas la lucidité nécessaire pour l'empêcher de prendre les mêmes décisions dangereuses que par le passé », poursuit-il.
Immigré palestinien, Sirhan Sirhan avait assassiné « Bobby » Kennedy à l'hôtel Ambassador à Los Angeles, alors que le sénateur faisait campagne pour décrocher l'investiture démocrate en vue de l'élection présidentielle. Cinq autres personnes avaient été blessées.
Le meurtrier avait à l'époque justifié son geste par le soutien apporté par Robert Kennedy à la vente d'avions militaires à Israël.
Durant sa précédente demande de libération conditionnelle en 2016, M. Sirhan avait affirmé qu'il avait trop bu le soir du crime et qu'il aurait aimé « que rien ne se soit passé ». Il avait aussi assuré que les aveux durant son procès étaient le fait d'un avocat qui l'avait mal conseillé et l'avait convaincu qu'il était coupable.