L'Association médicale mondiale s'engage aux côtés d'un médecin iranien, détenu dans une prison de cet État et menacé de la peine capitale.
Le Dr Ahmadreza Djalali, résident en Suède, est détenu à la prison Evin de Téhéran depuis son arrestation en avril dernier et a entamé une grève de la faim en décembre pour dénoncer son emprisonnement.
Le président de l'AMM, le Dr Ketan Desai, a écrit aux autorités iraniennes pour leur faire part de son indignation face à la détention illégale et à l'état de santé du Dr Djalali.
Après la lettre de l'AMM au gouvernement iranien en février dernier, dans laquelle l'association exprimait ses vives préoccupations au sujet des conditions de détention inhumaines dans les prisons iraniennes et du refus de l'administration de fournir des soins de santé aux détenus, le Dr Desai a déclaré que les conditions dans lesquelles le Dr Djalali était retenu prisonnier portaient atteinte à l'éthique médicale et aux droits humains. Le Dr Djalali a été arrêté sans mandat, a passé trois mois en isolement et a été soumis à des interrogatoires musclés pendant plusieurs mois sans qu'il lui soit permis de rencontrer un avocat.
Le Dr Desai écrit : « Nous sommes profondément choqués de ces pratiques répétées et vous exhortons à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin immédiatement à cette situation. »
L'AMM appelle les autorités iraniennes à relâcher le Dr Djalali, à moins qu'elles ne l'accusent officiellement d'une infraction identifiable. Dans ce dernier cas, les autorités ne sauraient dénier au Dr Djalali le droit d'engager l'avocat de son choix. L'AMM exige en outre que le Dr Djalali ait accès à des soins de santé appropriés, dispensés par un professionnel qualifié et qu'il ne soit pas sanctionné pour sa grève de la faim.
Enfin, le Dr Desai réclame l'abandon de la peine capitale pour le Dr Djalali.
« La peine de mort viole le droit à la vie proclamé à l'article 5 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle constitue ainsi l'ultime récusation des droits humains, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques du condamné et la méthode utilisée pour tuer le prisonnier. Nous vous prions instamment de déclarer un moratoire sur toutes les exécutions en vue d'abolir la peine de mort et de changer toutes les peines capitales en peines d'emprisonnement. »
« Nous en appelons à votre humanité et à votre sens de la justice et nous voulons croire que vous prendrez rapidement toutes les mesures nécessaires pour satisfaire nos demandes. »