Sept personnes, dont deux femmes, ont été exécutées mercredi au Koweït pour une série de meurtres, a annoncé le parquet, les premières exécutions depuis 2017 malgré les appels à la clémence d'un groupe de défense des droits humains.
Le ministère public a déclaré dans un communiqué que les exécutions avaient été menées par "pendaison" après avoir été approuvées par l'émir du pays. Il a précisé que les personnes exécutées étaient deux femmes (une Koweïtienne et une Ethiopienne) et cinq hommes (trois Koweïtiens, un Syrien et un Pakistanais).
Il s'agit des premières exécutions au Koweït depuis 2017 lorsque les autorités avaient pendu sept personnes, dont un membre de la famille régnante et une femme qui avait mis le feu lors d'un mariage, causant des dizaines de morts.
Dans un communiqué, Amnesty International a appelé à l'arrêt des exécutions dans cet Etat du Golfe, les qualifiant de "peine cruelle, inhumaine et dégradante". "Les autorités koweïtiennes doivent immédiatement établir un moratoire officiel sur les exécutions", a déclaré la directrice régionale adjointe d'Amnesty, Amna Guellali, dans le communiqué.
Le Koweït a exécuté des dizaines de personnes depuis l'introduction de la peine de mort au milieu des années 1960 et la plupart des condamnés sont des meurtriers ou des trafiquants de drogue. Les tribunaux du Koweït, qui a un Parlement élu et une vie politique active, ont par le passé prononcé des condamnations à mort contre des membres de la famille Al-Sabah qui gouverne le pays depuis deux siècles et demi.
"Alors que les autorités koweïtiennes ont le devoir de traduire en justice les responsables de crimes graves, les suspects doivent être jugés conformément au droit international dans des procès qui respectent les obligations internationales du Koweït en matière de droits humains", a ajouté Amna Guellali.
La peine capitale est répandue dans la région du Golfe, en particulier en Iran et en Arabie saoudite. Dans ce dernier pays, 81 personnes ont été exécutées en une seule journée en mars, suscitant une condamnation internationale. L'Arabie saoudite avait annoncé le 10 novembre avoir exécuté deux Pakistanais pour trafic d'héroïne, une première pour ce type de crime depuis près de trois ans.