Sur invitation de la ministre fédérale des Affaires étrangères d'Allemagne, Annalena Baerbock, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé au 8e Congrès mondial contre la peine de mort qui a débuté le 15 novembre 2022 à Berlin.
Organisé par l'association "Ensemble contre la peine de mort" (ECPM), ce congrès réunit plusieurs ministres européens et internationaux ainsi que des représentants de la société civile dans l'objectif de renforcer l'engagement international en faveur de l'abolition de la peine de mort, et de soutenir les initiatives qui vont dans ce sens.
Après avoir assisté à la cérémonie d'ouverture, le ministre Asselborn a tenu un discours introductif lors de la première session plénière consacrée à "l'instrumentalisation de la peine de mort à des fins politiques ". Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a d'abord tenu à féliciter les pays ayant rayé la peine de mort de leur arsenal juridique ses dernières années:
"Ce huitième Congrès mondial contre la peine de mort marque une étape supplémentaire dans notre effort commun pour convaincre l'humanité que la peine de mort n'a plus sa place à notre époque. Je dis étape supplémentaire, car cet effort, qui a débuté il y a quelques années, porte ses fruits. Depuis le dernier Congrès mondial contre la peine de mort qui s'est tenu en 2019, plusieurs pays ont aboli la peine de mort, comme le Burkina Faso, le Tchad, le Kazakhstan, le Sierra Leone et la Papouasie-Nouvelle Guinée. En septembre 2022, la Guinée équatoriale est le dernier pays à avoir rejoint la liste. Nous félicitons chaleureusement ces pays pour leurs efforts en faveur de notre cause commune et espérons voir cette tendance s'accélérer."
Le ministre a ensuite rappelé l'importance de continuer à sensibiliser l'opinion publique internationale et à inciter les pays rétentionnistes à changer leur approche, tout en indiquant que les ONG, les médias et la société civile jouent un rôle central dans ce domaine.
Le ministre Asselborn a souligné que le Luxembourg, où la peine de mort est abolie depuis 1979, est opposé à la peine de mort partout et en toutes circonstances et soutient, à travers ses contacts bilatéraux et au sein des forums internationaux et régionaux, les efforts diplomatiques visant à encourager la mise en place d'un moratorium sur la peine de mort, là où celle-ci est encore appliquée, en vue d'une abolition complète.
Rappelant que la peine capitale constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant, le ministre Asselborn a aussi fait remarquer que "la peine de mort n'est pas plus dissuasive que les autres peines ", avant de préciser qu'elle "touche de manière disproportionnée les pauvres, les minorités et les opposants politiques, et est instrumentalisée politiquement dans certains pays. "
Lors de son intervention, le ministre Asselborn a notamment évoqué la situation particulièrement préoccupante en Iran, l'un des pays au monde où le nombre d'exécutions est le plus élevé par rapport à sa population globale. Le ministre a condamné avec la plus grande fermeté les exécutions de personnes en raison de leur appartenance à des groupes politiques, en faisant référence à la prononciation du tribunal révolutionnaire iranien d'une première condamnation à mort liée aux récentes manifestations qui touchent le pays. " Cela illustre une fois de plus à quel point la répression du régime iranien contre son propre peuple est inhumaine et brutale ", a-t-il souligné.
De même, Jean Asselborn a condamné le recours récent à la peine de mort contre des prisonniers politiques au Myanmar.