Jean Asselborn s'est rendu à Genève le 26 février 2019 pour participer à la 40e session du Conseil des droits de l'homme. A l'occasion du segment ministériel, le ministre a prononcé un discours au Palais des Nations dans lequel il a exposé les priorités du gouvernement luxembourgeois en matière des droits de l'homme.
"Pour le nouveau gouvernement luxembourgeois, la priorité continuera d'être la promotion et la protection des droits de l'homme, de l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que du respect de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, le tout dans un souci constant de préserver et même de renforcer le cadre du droit international," a souligné le chef de la diplomatie luxembourgeoise.
Le ministre Asselborn a mis en garde contre "la résurgence de discours de haine et de politiques autoritaires qui remettent en question le consensus qui devrait nous unir tous, à savoir l'universalité des droits humains," en ajoutant qu' "il nous appartient de rester vigilants, et surtout de réagir: nous ne pouvons pas accepter que des opportunistes de tout bord réussissent à défaire les progrès normatifs construits patiemment au fil des dernières décennies." Le ministre a ensuite passé en revue la situation notamment en Afghanistan, en Syrie, au Yémen, au Myanmar, en Palestine, en Erythrée ou encore au Nicaragua et au Venezuela, avant de se pencher sur les questions de migration et la situation des réfugiés.
Jean Asselborn a également rappelé que le Luxembourg s'est porté candidat pour être élu en tant que membre à part entière du Conseil des droits de l'homme pour le mandat de 2022 à 2024: "Nous voulons être un membre fiable, engagé et courageux de ce Conseil, qui est bien l'organe suprême des Nations unies pour les droits de l'homme."
Saisissant l'occasion offerte par son déplacement à Genève, le ministre a en outre prononcé un discours lors de la réunion de haut niveau sur la peine de mort. Cette réunion a permis d'avoir un échange de vues sur les violations des droits de l'homme liées à l'application de la peine de mort, en particulier en ce qui concerne les droits à la non-discrimination et à l'égalité.
Jean Asselborn a souligné que "le Luxembourg demeure fondamentalement opposé à la peine de mort en toute circonstance et pour tous les crimes. La justice ne peut être la vengeance, et un crime ne peut être sanctionné par un autre crime. Notre objectif ne peut être que l'abolition universelle de la peine de mort."
Sur invitation conjointe des gouvernements suisse et suédois, le ministre a également participé à la conférence des donateurs pour le Yémen. L'objectif de la conférence présidée par les Nations unies a été de donner l'occasion à la communauté internationale de prendre des engagements en réponse aux besoins humanitaires liés à la crise au Yémen.
Le ministre Asselborn a annoncé que le Luxembourg "continue à venir en aide aux plus démunis. Pour réduire leurs souffrances, le Luxembourg allouera en 2019 au moins 1.750.000 euros aux efforts humanitaires en cours au Yémen."
"Sur le plan humanitaire, il est essentiel de stabiliser le gouvernorat et le port principal du Yémen, par lequel transitent 85% de l'aide alimentaire et sanitaire, ainsi que 70% des importations du pays. Le dernier accord sur le redéploiement mutuel des forces de Hodeïda, qui date du 17 février dernier, est un pas prometteur dans la bonne direction," a fait remarquer le chef de la diplomatie luxembourgeoise, en ajoutant que "l'aide humanitaire ne peut que soulager les souffrances les plus immédiates. La communauté internationale ne doit ménager aucun effort afin de trouver une solution politique durable au conflit au Yémen."
Lors de son séjour à Genève, Jean Asselborn a eu par ailleurs une entrevue avec le directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo, afin de faire le point sur la nécessaire modernisation de l'organisation. A cette occasion, le ministre a mis un accent particulier sur les questions liées au développement.