KABOUL (Reuters) - L'administration afghane a annoncé mercredi avoir procédé à la première exécution publique d'un condamné à mort depuis le retour aux pouvoirs des taliban en août 2021.
Le condamné avait été reconnu coupable du meurtre à l'arme blanche d'un autre homme en 2017, a déclaré Zabihoullah Moujahid, porte-parole des taliban.
Il a été exécuté par le père de la victime, qui lui a tiré dessus à trois reprises, a-t-il précisé dans un communiqué ultérieur.
Plusieurs hauts responsables taliban ont assisté à l'exécution, a dit Zabihoullah Moujahid, parmi lesquels le ministre de l'Intérieur, Sirajouddine Haqqani, et le vice-Premier ministre Abdoul Ghani Baradar.
À Paris, le ministère des Affaires étrangères français a condamné cette exécution publique, évoquant une décision "odieuse".
La Cour suprême afghane avait auparavant annoncé que plusieurs hommes et femmes accusés de faits tels que le vol ou l'adultère avaient subi des flagellations publiques ces dernières semaines.
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies avait appelé en novembre les autorités afghanes à mettre fin sans délai aux flagellations publiques.
Selon un communiqué de la Cour suprême afghane, le chef suprême des taliban a reçu des juges le mois dernier et leur a déclaré qu'ils devaient infliger des peines conformes à la charia, la loi islamique.
Les flagellations et les lapidations étaient répandues en Afghanistan pendant la période 1996-2001, durant laquelle les taliban avaient déjà occupé le pouvoir à Kaboul. Elles étaient ensuite devenues rares et avaient été condamnées par les gouvernements qui se sont succédé jusqu'en 2021, même si la peine de mort restait en vigueur.
(Reportage Mohammad Yunus Yawar, version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)